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Suite à la reprise de Cenexi (ex Roche) par un fonds d’investissement

Publié le 17 octobre 2008 par Dornbusch

L’ouragan de nouvelles économiques et financières qui déferlent chaque jour sur nous fait passer un peu au second plan la vie économique telle qu’elle se déroule au quotidien. Revenons à un des sujets de prédilection, les questions industrielles.

Suite à la reprise de Cenexi (ex Roche) par un fonds d’investissement

Ces derniers jours ont cependant été marqués par une nouvelle majeure avec le rachat de la société Cenexi (ex Roche), basée à Fontenay, par le fonds d’investissements français Capital Chequers avec lequel Roche était rentré en négociation en mai dernier.

Cenexi, souvent encore appelé Roche, rare modèle d’une usine encore implantée en plein tissu résidentiel est bien connu des fontenaysiens et des vincennois de l’Est.

Cenexi est une société spécialisée dans le façonnage pharmaceutique pour les marchés humain et vétérinaire, auprès du groupe Roche. Dans son unique usine à Fontenay-sous-Bois (94) où elle emploie environ 500 salariés elle a produit l’année dernière environ 210 millions d’ampoules injectables et 1300 tonnes de formes solides (comprimés, gélules, sirops et suppositoires). Du point de vue commercial elle est présente à la fois sur le marché français et dans 115 pays dans le monde.

Cenexi réalise un chiffre d’affaires d’environ 90 millions d’euros et c’est donc un acteur très important de l’économie locale. Une part importante des salariés habite Fontenay, et avec leurs familles, elle pèse donc d’un poids important dans la vie locale.

Cette usine était il y a encore quelques années partie intégrante du groupe Roche. Elle a été tout d’abord filialisée, opération qui préparait certainement la présente cession. Aujourd’hui Roche cède donc ses titres de sa filiale (qu’elle détenait à 00 % ) à une nouvelle holding, contrôlée par Chequers Capital. La société d’investissement française détient désormais la majorité du capital de cette nouvelle société, en association avec l’équipe de direction de Cenexi et un gestionnaire de fonds.

Après les faits, quelques éléments de commentaires et d’analyse.

Des éléments positifs: Capital Chequers est un fonds d’investissement français déjà ancien (plus de 30 ans), solide et reconnu sur la place française et international, Cenexi est donc entre des mains a priori sures, on n’est pas là avec un de ces nouveaux acteurs de la finance mondialisée caché dans un paradis fiscal. L’opération ne se présente pas non plus comme un LBO (qui ont quasiment disparu pour des raisons de crédit bancaires depuis quelques mois) ce qui est plutôt  une bonne chose en évitant de prendre le risque de “saigner la bête” pour assurer les remboursements. On peut également espérer que le fonds d’investissements a prévu et a les moyens pour un plan d’investissement qui va permettre à Cenexi de mettre à niveau ses installations et de rester compétitive sur un segment, le façonnage de médicament qu’on appelle du joli nom de “galénique”, fortement concurrencé par de nouveaux acteurs.

Les risques maintenant, car ils existent.

Cenexi devient “une ligne” dans un portefeuille d’un fonds d’investissement et plus un étage d’une société intégrée verticalement. Le jour ou le fonds d’investissements estime qu’il a tiré tout son partie de cet investissement ou qu’il a besoin d’argent pour une autre opération, Cenexi peut être revendu à un autre fonds et “partir entre des mains inconnues”(quand une société comme Roche filialise une de ses usines, elle ne fait rien d’autre qu’une “titrisation”, ce mot si à la mode, et dont on sait maintenant qu’elle peut conduire à des ventes et reventes sans fin).

Y’a t’il un risque de délocalisation.  Je ne connais pas suffisamment le procédé industriel mais j’en doute un peu, ce type de site ancien (pollué ?) avec des équipements lourds semble a priori peu dé-localisable.

Le vrai risque, chacun en a conscience, est lié à la valeur du site lui même. L’usine Cenexi couvre plusieurs hectares dans un des quartiers les plus prestigieux de Fontenay (juste en face des immeubles construits par Bouygues sur le site SNCF). Même si l’immobilier n’est pas au mieux, la valeur d’un tel site redeviendra certainement un jour considérable et peut être atteindre les quelques dizaines de millions d’euros que le fonds d’investissement a du payer.

Pour finir des questions:

Une première partie du site, l’ancienne usine de piano Gaveau a d’ores et déjà était affectée à  d’autres usages (studio de cinéma) - qu’en est il de la propriété du batiment en question ? D’autres cessions  - partielles - de parcelles de batiment ou de terrain sont elles envisagée.

L’avenir industriel du site - j’avais parlé dans mon programme de la création d’une pépinière d’entreprise qui fait cruellement défaut à Fontenay, pépinière biotech ou no - pourrait être envisagé d’ores et déjà.

Soyons vigilants et soyons acteurs plutôt que simples spectateurs.

David Dornbusch

Délégué fédéral à l’industrie de la fédération PS du Val de Marne

Parti Socialiste - Actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)


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