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UBS : c’est cuit, ça ne suffira pas

Publié le 17 octobre 2008 par Kalvin Whiteoak

Unanime la presse. Unanimes les commentateurs. Unanimes le partis politiques, à l’exception notable de la gauche et singulièrement du PS et des Verts.

Formidable sauvetage. Le calme reviendra. On ne pouvait que faire ça. Audacieux. Les éloges fleurissent. Comme les analyses lénifiantes des experts qui, il n’y a pas une semaine encore, considéraient que l’UBS était solide (Mirabaud, Kappeler, Couchepin, EWS, Doris, etc…) et résisterait aux assauts grâce à sa formidable capitalisation … on a vu comment.

Or le 8 octobre, l’UBS a passé juste à côté du juge de la faillite, en catimini et en freinant du plus qu’elle pouvait l’exécution de certains ordres. Plus de sous dans les coffres de la plus grande banque suisse … scénario assez marrant en somme si l’on se réfère au nombre de leçons qu’elle a données et qu’elle continue malgré tout de donner urbi et orbi.

Un certain nombre de points ont toutefois volontairement ou par négligence/compromission échappé aux “experts”

a) après “assainissement” il reste selon l’UBS elle-même la coquette somme de 9.7 milliards de US dollars de crédits pourris dans son bilan. On en fait quoi de ceux-ci, on demande au Qatar s’il lui reste trois sous ou deux barils ? on amortit, on les prête à Couchepin contre rémunération pour qu’il puisse en compagnie de Martine Brunschwig-Graf réaliser “une plus value certaine à terme” ?

b) UBS est (était ?)  active sur le marché international et pour quelques clients suisses dans son métier de base qui est celui de la banque véritable (crédits) et non de la salle de casino. La confiance en l’UBS en cette qualité est perdue et la grogne monte.

Il est évident que les dépôts vont continuer de filer vers d’autres cieux plus cléments, et surtout que les patrons de grosses PME vont définitivement cesser d’entrer en discussions avec les employés de l’UBS, ces nouveaux fonctionnaires d’Etat fédéral subventionnés. Tant sur le marché interne que sur la marché international, UBS va donc perdre au moins 35 % de sa part de marché dans ces secteurs d’ici quelques mois, estimation minimale.

c) UBS passe (passait ?) pour une gestionnaire de fortune avisée. A voir comment ils ont géré leurs propres affaires, le degré de confiance en ce segment de business est tombé au zéro absolu. Quand on regarde ou parle à un employé UBS depuis hier, on se dirait sur la planète Mars, ils sont complètement hors-service. Et dire que quand il sont actifs ils arrivent à faire pareils dégâts…

Ces trois petites réflexions pour noter que la Confédération a plus que dangereusement mis son doigt et le reste dans l’engrenage. Quand dans pas longtemps il s’agira d’amortir les 10 milliards restants (minimum), elle devra de nouveau mettre la main au porte-monnaie. Et d’ici là, la situation de la banque aura empiré : il ne restera alors plus qu’une “solution” : la cession au Crédit Suisse.

C ‘est d’ailleurs pour cette  raison que la rivale de l’UBS a “trouvé” des fonds au Qatar et refusé l’offre faite par la Confédération, qui parallèlement garantit en sous-main les cheikhs “providentiels”.

Et c’est ainsi qu’aux frais de la princesse et surtout du peuple suisse, la Confédération va devenir actionnaire très minoritaire d’un conglomérat bancaire UBS/CS appartenant essentiellement à Singapour et  au Qatar, et pour vraiment pas cher. On parlait de menace sur la sécurité intérieure  et extérieure pour justifier légalement le plan actuel.

La seule façon de la préserver, cette fameuse sécurité, était de nationaliser la totalité de UBS pour le prix de 60 milliards. Mais ça ne faisait pas l’affaire des banquiers à qui il faut toujours donner des cadeaux aux frais de la population. Et puis ce n’était sans doute pas assez libéral …

A suivre donc dans les semaines qui viennent.


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