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Crise financière : Téhéran se raille de l'Amérique

Publié le 17 octobre 2008 par Delphineminoui1974


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« Ceux qui voulaient nous enfoncer dans une crise à propos du dossier nucléaire sont aujourd'hui punis par Dieu avec une récession ! ». Ce vendredi, Ahmad Khatami, le leader de la grande prière hebdomadaire n'y est pas allé de main morte, à Téhéran, en comparant la crise financière américaine actuelle à ... une punition divine.


Il n'est pas le seul à partager ce point de vue. Capitulation du capitalisme, échec de la démocratie libérale, revanche de Dieu... Cette semaine, les dirigeants iraniens y sont tous allés de leur petite phrase en se raillant de la crise qui affecte aujourd'hui l'économie du "Grand Satan" américain et sa population.


Pour Mahmoud Ahmadinejad, le président islamo-populiste, et grand défenseurs des idéaux de la révolution islamique, cette crise n'est autre que le reflet de « la fin du capitalisme ». La débâcle financière est, dit-il, un signe divin que « les tyrans et les corrompus seront remplacés par les gens pieux et croyants ». D'après lui, « la raison de leur défaite » est « qu'ils ont oublié Dieu et la piété ».

Sa solution ? Créer un système bancaire islamique qui « nous aiderait à survivre à la crise économique actuelle ».


Dés lundi, le guide suprême en personne, l'ayatollah Ali Khamenei, avait donné le ton en disant que cette crise est à ranger dans l'histoire sur le même plan que la fin de l'URSS.

« L'école du marxisme s'est effondré et le son des craquements de la démocratie libérale occidentale se fait maintenant entendre », a-t-il déclaré.


Quant à Manouchehr Mottaki, le ministre des affaires étrangères, il voit, lui aussi, dans la cause de la récession actuelle « l'hégémonie de l'économie américaine ».

« Malheureusement, une seule économie dans le monde continue de percevoir des revenus, alors même d'autres régions du monde souffrent de la crise. Nous pensons que la seule façon de s'en sortir est de créer un système financier international juste", a-t-il souligné.


Jusqu'ici, la Bourse de Téhéran est restée insensible à la crise, confortant ainsi les responsables iraniens dans leurs accusations en direction de l'Amérique.

Mais les économistes qui suivent la question tiennent néanmoins à rappeler que la survie de la Bourse iranienne est avant tout due à des facteurs beaucoup moins divins : la quasi absence d'investisseurs étrangers sur la place iranienne et le degré très élevé d'étatisation de l'économie.

(crédit photo : Agence de presse Fars. Ahmad Khatami pendant la prière du vendredi)


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