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Quand la politique marche sur le sport

Publié le 17 octobre 2008 par Rpoujaud
Mercredi dernier, lors du match amical France-Tunisie, des sifflets ont accompagné l'hymne national de l'équipe de France. Aussitôt condamnés par l'ensemble de la classe politique, ces sifflets doivent être bannis des stades de football. Oui mais comment ? Les politiques, en partie responsable, n'ont semble-il pas encore trouver la solution.

Encensé il y a dix ans de cela, l'équipe de France ne fait aujourd'hui plus rêver personne. Des résultats médiocres et une communication exécrable de la part de la fédération sont tant de raisons possibles à la soudaine baisse de popularité des Bleus. Même l'actuel sélectionneur, Raymond Domenech, est sifflé lorsqu'il apparait sur le grand écran du Stade de France. Logique au vue de son attitude post Euro 2008. Mais mercredi dernier, ce n'est pas l'ancien entraineur des espoirs qui était la cible des quolibets. Cette personne, dont tant de spectateurs voulaient se débarrasser, se nommait La Marseillaise.

"Black, Blanc, Beur". Certains spectateurs français d'origine maghrébine, très présents pour ce match contre la Tunisie, ont sifflé La Marseillaise. Preuve de leur mal-être dans ce qui devrait être leur pays. Ces gens sont les mêmes qui célébraient la victoire de l'équipe "Black, Blanc, Beur" le 12 juillet 1998. Que s'est-il passé? Les performances médiocres de l'équipe de France ne sont pas les causes réelles de ce désamour. Il faut aller chercher dans les conditions d'immigration et la triste qualité de vie de ces "banlieusards".

Oui mais un stade de football ne doit être ni l'endroit, ni l'objet de tels sifflets. Conspuer l'hymne national français, c'est conspuer ceux qui composent cette équipe. C'est siffler les membres du staff français et les nombreux employés de cette institution qu'est l'équipe de France. Le sport est d'abord un jeu où le respect reste le principe dominant, où les règles sont dictées par une fédération mondiale (FIFA) et une instance européenne (UEFA). A nos politiques français de s'occuper de la cause sociale de ces sifflets et non pas de donner leur avis sur un éventuel arrêt du match. Il existe des professionnels du football pour cela.

Et pour le moment, ni le secrétaire d'Etat au sport, ni le premier ministre n'ont les bonnes perspectives. Le problème ne se trouve pas dans le stade de football mais se situe plus au niveau du quotidien de cette classe sociale. Et malgré sa bonne volonté, Bernard Laporte ne pourra rien changer. Ses prises de position ne feront qu'engrainer ces sifflets. C'est à l'ensemble de la communauté politique français, du président de la République aux conseillers municipaux, de trouver des solutions pour améliorer la relation entre ces Français et leur Etat.

Ce n'est qu'à ce moment que le football leur dira merci.

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