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Cocaïne, techno et currywurst

Publié le 19 octobre 2008 par Magda

Il y a en ce moment le Festival du film allemand à Paris, au cinéma L’Arlequin, dans le 6e arrondissement. Ceux qui lisent ces pages savent qu’ils risquent de m’y croiser un peu à toutes les séances. Il y avait en particulier ce film, dont je n’aurai raté l’unique diffusion pour rien au monde, Berlin Calling de Hannes Stöhr. Le pitch? Martin, un DJ célèbre qui officie dans de grandes messes techno dans le monde entier en compagnie de sa petite amie et manager Mathilde, se retrouve confronté à de graves crises de paranoïa dues à l’abus de drogues en tout genre.

Le film cartonne en ce moment en Allemagne - espérons que la sortie française soit pour bientôt. Car, amis lecteurs, c’est une véritable perle brute que ce film aux allures ultra-contemporaines, bougeant au rythme d’une ville moderne et déjantée, et interprété par des acteurs exceptionnels. Le rôle de Martin est tenu par Paul Kalkbrenner (cliquez pour le Myspace de l’artiste), le célèbre DJ qui jouait là son premier personnage de fiction, hors des grands shows qu’il a l’habitude d’orchestrer aux platines. Kalkbrenner a d’ailleurs concocté pour le film une BO divine (sur laquelle le non moins grand Sascha Funke nous fait le plaisir d’un morceau jouissif, Mango) qui fait vibrer l’image et la narration pendant presque deux heures. Je me suis empressée de la télécharger sur ITunes… depuis, j’ai du Kalkbrenner dans les oreilles quoi que je fasse, et je sautille en achetant une botte de carottes chez Franprix ou une ampoule chez le droguiste. Tout le quartier me croit folle.

Berlin Calling, c’est aussi une histoire dans laquelle la ville tient une place très importante, puisque c’est par elle, avec elle, que le DJ crée sa délicieuse musique faite d’énergie et de mélancolisme mêlés. Les images superbes de Hannes Stöhr nous dévoilent tous les coins d’un Berlin réel et non-idéalisé (depuis le ravissant pont Oberbaum qui surplombe la Spree avec grandeur, jusqu’aux chiottes les plus glauques d’un club techno bien connu des fêtards, le Maria). Le tout, filmé caméra à l’épaule, sans affectation, simplement pour être au plus près des personnages qui vivent à cent à l’heure. Scènes hilarantes où le héros, star de la musique électro, organise une fête hystérique dans le centre de désintoxication où il tente de se remettre sur pied.

Hannes Stöhr est un jeune cinéaste à suivre. A 38 ans, il est responsable en 2001 du très beau et très poétique Berlin is in Germany, l’histoire d’un ancien prisonnier politique de la RDA qui revient chez lui après la Chute du Mur. Plus lucide que Goodbye Lenin, plus subtil encore que La vie des autres, Berlin is in Germany est un peu passé inaperçu en France. A tort. Je vous invite à découvrir l’oeuvre de ce réalisateur qui partage avec moi un amour fou pour cette ville sans pareille en Europe.

  

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