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Ronflement

Publié le 19 octobre 2008 par Marieclaude

Certains le considèrent comme un bruit rassurant, d'autres comme un comportement méprisable. Les Chinois, quant à eux, y voient l'indice d'une bonne santé. Néanmoins, pour l'entourage du ronfleur, le ronflement est bien souvent un irritant dont la disparition serait souhaitable. Mais d'où vient-il? Le ronflement se produit à l'inspiration lorsque, durant le sommeil, les tissus mous du palais et la luette vibrent au passage de l'air, comme des voiles claquent au vent.

Sauf dans les cas d'apnées du sommeil, le ronflement n'est pas considéré comme un problème de santé et n'ennuie pas le ronfleur. On peut toutefois s'inquiéter de la désorganisation du sommeil qu'il provoque chez le ronfleur et son entourage. Un ronflement moyen atteint facilement un niveau sonore de 45 dB à 60 dB (le bruit d'une voix), tandis qu'un ronflement majeur peut dépasser les 95 dB, ce qui correspond au bruit du passage d'un camion! Évidemment, cela gêne le sommeil des personnes qui partagent la vie du ronfleur, au point parfois de causer de l'insomnie chronique chez celles-ci.

Puisque plusieurs ronfleurs ignorent leurs bruits nocturnes, il est difficile d'évaluer la proportion de la population qui ronfle. D'après l'American Academy of Otolaryngology, 45 % des adultes ronflent occasionnellement, et 25 % sont des ronfleurs réguliers.

Causes

Plus les tissus se relâchent ou plus le passage de l'air est difficile, plus le risque de ronfler est grand. La respiration sonore peut être provoquée ou accentuée par l'une ou l'autre des situations suivantes :
- un surplus de poids qui entraîne un affaissement de la gorge;
- des polypes dans les voies nasales (un polype est une excroissance longiligne qui se produit sur une muqueuse);
- des amygdales trop volumineuses;
- une congestion des voies nasales à cause d'un rhume ou d'une allergie;
- l'absorption d'alcool ou de tranquillisants;
- le relâchement des tissus avec l'âge.

Effets secondaires

Un sommeil perturbé par le ronflement peut causer de la fatigue et de la somnolence durant le jour, parfois accompagnées de maux de tête chroniques si les ronflements sont majeurs1. Par ailleurs, le ronflement majeur a été associé à des risques accrus d'hypertension, de maladies cardiovasculaires et d'infarctus.

L'apnée du sommeil

Environ 10 % des ronfleurs ont un ronflement majeur, et environ 3 % souffrent d'apnées du sommeil. Les apnées du sommeil sont des arrêts de la respiration durant la nuit causés par un relâchement de la langue et des muscles de la gorge. Les ronflements sont alors entrecoupés de 10 à 30 secondes de silence où la respiration est arrêtée. Dans ces cas, il est nécessaire de consulter un médecin. Plus le ronflement est fort, plus il y a de risque qu'il soit accompagné de ces apnées.

Les signes qui permettent de soupçonner des apnées du sommeil sont les suivants : des maux de tête matinaux, des réveils multiples, des sueurs et des envies d'uriner durant la nuit.

Symptômes

Un bruit de gorge, léger ou fort, émis périodiquement durant le sommeil.

Personnes à risque

  • Les personnes qui ont un voile du palais épais, des amygdales volumineuses, une luette allongée, une cloison du nez déviée, un cou court ou une mâchoire inférieure peu développée sont plus à risque.
  • Dans la tranche d'âge de 30 à 50 ans, 60 % des ronfleurs sont des hommes. L'embonpoint, le tabac et l'alcool, de même que des raisons anatomiques pourraient en être la cause. Chez les femmes, la progestérone joue un rôle protecteur sur les tissus. Passé 60 ans, les différences entre les deux sexes s'estompent.
  • Il y a une augmentation du trouble avec l'âge attribuable principalement à la perte, en vieillissant, du tonus des tissus.

Facteurs de risque

  • Avoir un surplus de poids. Dans seulement 30 % des cas, les ronfleurs ont un poids normal. Chez les obèses, la fréquence des apnées du sommeil attribuables à l'obstruction des voies respiratoires est de 12 à 30 fois plus élevée.
  • Certains médicaments (comme les somnifères) peuvent causer un relâchement des tissus mous de la gorge.
  • La congestion nasale réduit le passage de l'air et favorise une respiration par la bouche.
  • Dormir sur le dos, car cela amène la langue vers l'arrière du palais, réduisant ainsi l'espace pour le passage de l'air.
  • Consommer de l'alcool en soirée. L'alcool agit comme sédatif et détend les muscles et les tissus de la gorge.
  • Le tabagisme.
  • Éviter de prendre de l'alcool ou un somnifère avant de dormir. Si un mauvais sommeil fragmenté est attribuable au ronflement, la prise d'un somnifère ou d'alcool aggravera la situation puisqu'ils ont pour effet de relaxer les tissus mous de la gorge. Se coucher seulement lorsque la fatigue est présente, et se détendre avant d'aller au lit.

    Garder un poids santé. L'embonpoint est la cause la plus courante du ronflement. Très souvent, un amaigrissement suffit à lui seul pour diminuer de façon importante l'intensité du bruit. Dans une étude effectuée sur 19 hommes testant l'effet de la perte de poids, de la position de côté (plutôt que sur le dos) et de l'utilisation d'un vaporisateur décongestionnant nasal, la perte de poids fut la plus efficace. Les personnes ayant perdu plus de 7 kg ont totalement éliminé leur ronflement. Notez que les échecs des traitements chirurgicaux du ronflement sont souvent directement en rapport avec l'obésité.

    Dormir sur le côté, ou mieux, sur le ventre. Le fait de dormir sur le dos est un facteur de risque. Pour l'éviter, on peut placer une balle de tennis dans le dos du pyjama ou se procurer un t-shirt antironflement (dans lequel on peut insérer trois balles de tennis). On peut aussi réveiller discrètement le ronfleur pour le remettre en bonne position. Il existe des bracelets à piles qui réagissent au son et émettent une vibration pour le réveiller discrètement. Le changement de position ne peut pas faire disparaître un ronflement majeur, mais peut effacer un ronflement modéré.

    Supporter le cou et la tête. Il semble que la posture de la tête et du cou influence légèrement le ronflement et les épisodes d'apnées chez certaines personnes, mais les preuves scientifiques de l'efficacité des oreillers antironflement sont minces. Des oreillers qui permettent d'allonger le cou ont quelque peu amélioré la respiration de personnes souffrant d'apnées du sommeil. Consultez votre médecin avant de faire l'achat d'un oreiller antironflement.

    Traitements médicaux

     

    Mise en garde. Toute personne qui souhaite réduire ses ronflements devrait consulter un médecin ou un spécialiste (un oto-rhino-laryngologiste ou ORL) et éviter d'acheter des produits antironflement offerts en vente libre (vaporisateurs nasaux, lubrifiants oraux, comprimés, accessoires, etc.). Ces produits risquent plutôt d'être décevants puisqu'ils ne conviennent pas à tous et que leur efficacité n'a pas été validée scientifiquement par des études indépendantes, dans bien des cas. Pour un traitement approprié, la cause du ronflement doit être identifiée par un médecin.

    Le traitement du ronflement dépendra de sa cause, de sa gravité, des complications qui lui sont associées, notamment les apnées du sommeil, et de la gêne qu'il crée dans l'entourage. Si le ronflement est léger, perdre du poids et changer certains comportements, comme arrêter de fumer, dormir sur le côté et éviter les sédatifs et l'alcool avant le coucher, sont suffisants à éliminer ou réduire le ronflement. Toutefois, ces mesures seront fort probablement inefficaces à elles seules - bien que tout de même importantes à appliquer - pour faire disparaître un ronflement moyen ou majeur. Dans ce cas, la médecine classique propose différentes approches, dont certaines sont décrites ci-dessous.

    Traitements non chirurgicaux

    Traitement de la congestion nasale

    La congestion temporaire du nez, par un rhume par exemple, peut être traitée en utilisant des médicaments décongestionnants. Dans le cas d'une congestion chronique, le médecin peut prescrire un vaporisateur nasal aux stéroïdes. Une autre méthode - approuvée par la Food and Drug Administration des États-Unis - consiste à utiliser une bandelette nasale (Breathe Right® Nasal Strips ou Air Plus®) qui augmente l'ouverture des narines et permet ainsi de ne plus respirer par la bouche. La fine bandelette de plastique est appliquée sur la peau du nez et y adhère grâce à une partie adhésive. Cela peut prendre quelques nuits pour réapprendre à respirer par le nez (de sept à dix nuits en moyenne avant de voir une amélioration).
    N.B.
    La sécheresse des voies nasales peut aussi causer des problèmes de respiration dans les climats secs et durant l'hiver en raison du chauffage. Mettre un humidificateur dans la chambre à coucher.

    Traitement des allergies

    Pour mieux contrôler les allergies, éliminer autant que possible les allergènes de la maison : les animaux, la poussière et les ramasse-poussières (tapis). Des médicaments antihistaminiques peuvent être recommandés par le médecin.

    Port d'une prothèse dentaire

    Le traitement consiste à porter la nuit une prothèse dentaire qui avance la mâchoire inférieure. La prothèse, moulée par le dentiste, tient la mâchoire inférieure et la langue vers l'avant, ce qui a pour effet d'agrandir l'ouverture des voies respiratoires supérieures. Plusieurs synthèses, dont une recoupe 21 études portant au total sur 320 patients, concluent à l'efficacité de cette prothèse pour le traitement du ronflement.. Toutefois, sa tolérance est moyenne et elle peut causer des inconforts.

    Port d'un appareil CPAP

    Dans les cas de ronflements majeurs ou d'apnées du sommeil, le port d'un appareil CPAP (« Continuous Positive Airway Pressure », ou « Ventilation par Pression Positive Continue » en français) offre souvent des résultats spectaculaires. Cela consiste à porter durant la nuit un masque nasal attaché à une petite pompe qui force l'entrée de l'air ambiant dans la bouche par une pression légèrement supérieure à la pression atmosphérique. L'entrée d'air empêche les tissus de s'affaisser. Quand le masque est bien accepté, son efficacité est parfaite. Cependant, il doit être porté toutes les nuits (il ne guérit pas le ronflement) et est parfois mal toléré. Le choix d'un masque nécessite l'avis d'un professionnel.

    Traitements chirurgicaux

    Chirurgie classique

    La pratique conventionnelle consiste à enlever de manière chirurgicale une partie du voile du palais ou la luette, ou les deux, et à utiliser les tissus en excès pour élargir l'espace aérien. Si cela est nécessaire, les polypes nasaux ou les amygdales peuvent aussi être enlevés par chirurgie. C'est une opération qui se fait sous anesthésie générale. Le séjour à l'hôpital est d'un à deux jours et est suivi d'une période de convalescence d'une à deux semaines. L'opération est douloureuse, mais efficace dans les deux tiers des cas.

    Chirurgie par laser

    Le traitement par laser pour réduire le voile du palais se fait sous anesthésie locale et demande parfois plusieurs séances (de deux à cinq séances). Il est également douloureux. Il peut être efficace notamment chez les personnes n'ayant pas de surplus de poids. Cependant, les résultats positifs ne semblent pas demeurer à long terme, et ce traitement peut conduire à une détérioration du ronflement et des apnées existantes.

    Traitement par radio-fréquence

    Cette procédure très récente consiste à réduire par cautérisation l'épaisseur des tissus qui gênent le passage de l'air. Il s'agit de chauffer les tissus sous-cutanés avec une aiguille liée à un générateur de micro-ondes. Cet échauffement entraîne une lésion qui, en cicatrisant, rétracte le voile en durcissant les tissus. Il est recommandé d'effectuer plusieurs séances à faible intensité. La procédure prend une trentaine de minutes sous anesthésie locale. La douleur qui lui fait suite semble plus modérée que pour la chirurgie classique ou par laser.

    Recherches. Une nouvelle procédure en cours d'expérimentation utilise l'injection d'un produit chimique sclérosant dans la portion sous-cutanée du voile du palais. Selon les chercheurs qui l'ont mise au point et expérimentée, cette procédure est moins coûteuse et moins douloureuse que la précédente, tandis que son taux d'efficacité est semblable : des 27 ronfleurs qui ont subi l'intervention dans le cadre d'une étude, 92 % ne s'étaient pas remis à ronfler deux mois plus tard, et 75 %, 19 mois après.

Par www.passeportsante.net

Bonne journée,

Marie-Claude


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LES COMMENTAIRES (1)

Par leraptor
posté le 03 novembre à 19:17
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Franchement, Il faut vraiment faire attention à un truc, parfois on utilise des gadgets pour "cacher" son ronflement, or le ronflement peut souvent être causé par l'apnée du sommeil est une maladie beaucoup plus dangereuse!

Mais sinon il faut voir si vous êtes prêt à faire des opérations ou pas, parfois de simple changement d'hygiène de vie sont suffisantes. Tu trouveras des solutions naturelles ici :

http://www.antironflement.com/

Moi l'astuce de la balle de tennis m'a bien aidé. Il faut penser à consulter dans tous les cas.

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