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Que serais-je devenue si...

Par Mamancelib

On a parfois l’impression que nos destins ne tiennent qu’à un fil… Qu’ils se trouvent irrémédiablement changés par des décisions anodines ou pas qu’on a prises… Que seraient devenues nos vies si on n’avait pas pris telle décision mais une autre, radicalement opposée ? Que serions-nous aujourd’hui si les événements qui ont façonné nos vies avaient été différents ?

Que serais-je devenue si, après une première séparation au tout début de notre relation, je ne m’étais pas remise avec le père de MiniBri mais que j’avais donné sa chance à cette histoire qui débutait avec un autre ? Je sais que cette histoire aurait eu toutes les chances de marcher, mais combien de temps ? Serais-je aujourd’hui une célibataire ou une maman solo ? Ou, en couple et heureuse en amour ? Rétrospectivement, je me demande pourquoi j’ai choisi de redonner sa chance à mon ex alors que cet autre homme avait beaucoup plus d’atouts que lui : plus disponible, plus attentif, sûr de ses décisions… J’ai écouté mon cœur, je crois…

Que serais-je devenue si on ne m’avait pas laissé croire au Prince Charmant quand j’étais enfant ? Je ne détesterais ces dindonnettes de dindasses de Cendrillon et autres Blanche Neige. Je n’aurais pas cru, à un moment de ma vie, que chanter « un jour, mon prince viendra » était possible. Au XXIème siècle, le Prince Charmant est tout autre. Par contre, si j’avais été élevée avec Shrek, j’aurais compris que Charming Prince était un goujat et je me prendrais pour Princesse Fiona ; le vert me va bien au teint…

Que serais-je devenue si je n’avais pas réussi mon CAPES, si je n’étais pas devenue prof ?... Je crois que j’aurais passé un concours dans la fonction publique… Parce que, franchement, je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre. Quand je réfléchis à une possible reconversion, j’en arrive toujours à la même conclusion : je ne peux que faire prof. Je m’épanouis professionnellement quand j’apporte quelque chose aux autres, quand je les aide à quelque chose. Là, en l’occurrence, je les aide à se former, je participe à leur future formation professionnelle… et puis, j’enseigne une matière à laquelle je crois, malgré mes crises de doutes…

Que serais-je devenue si je n’avais pas été mutée à Dinoland ? J’ignorerais que les dinosaures existent encore ; je n’aurais pas su qu’on peut encore se fossiliser à notre époque ; je ne saurais pas utiliser le carbone 14 pour dater précisément certaines pratiques… Deux solutions s’offrent à moi : je peux me reconvertir soit en paléontologue, soit en conservateur en chef du musée du quai Branly … ou en momie… Rendez-moi ma pyramide !

Que serais-je devenue si je n’avais pas été maman au moment de ma séparation ? De deux choses l’une : soit j’aurais déprimé, soit j’aurais fait la fête à tout va, en sortant plus que de raisons et en vivant dans l’excès pour oublier. La présence et l’amour de MiniBri m’ont permis de ne pas sombrer dans un excès ou dans l’autre et de rebondir rapidement. Même si c’est moi qui lui donne un cadre de vie, c’est elle qui le construit.

Que serais-je devenue si MiniBri ne connaissait pas « Une souris verte » ? Je passerais des fins de journées au calme, des trajets sereins, sans que MiniBri chante à tue-tête et sans s’arrêter « une souris verte qu courait dans l’herbe… » (Je crois qu’elle a allègrement battu le record mondial de « une souris verte » chantées à la suite »). Où est le service de dératisation ?

Que serais-je devenue si j’avais accepté d’être la maîtresse, et uniquement la maîtresse, de Daniel Cleaver, MMM ou même Chouchou ? Je serais celle qu’on vient voir de 5 à 7, ou une soirée de temps en temps. Je recevrais sans donner, j’agirais un peu comme ces hommes (ou ces femmes) qui ont une collection de maîtresses sans s’attacher à aucune. C’est peut-être une solution…

Que serais-je devenue si j’étais une véritable chieuse, option ingénue ? Et bien, une horde de mâles s’arracherait mes faveurs. Oui, même si vous allez hurler, messieurs, il va falloir qu’un jour vous reconnaissiez que vous adorez celle qui cherchera la petite bête, celle qui commandera « une salade au chèvre chaud, mais vous pouvez mettre la vinaigrette à côté ? Et remplacer les radis par des tomates ? Et enlever les noix ? », celle qui trouve que « oui, ce cadeau est joli mais tu as gardé le ticket pour que j’aille le changer ? », celle qui s’étonnera « Oh, tu sais planter un clou !?!... Quel homme, alors !...Je te suis infiniment reconnaissante », ou qui jouera les femmes éplorées « Ca fait 264 minutes et 25 secondes que je n’ai aucune nouvelle, je m’inquiétais pour toi… »… Ne dites pas que c’est pas vrai : du coup, il vous semble que c’est une femme qui a grand besoin de vous et qui sait ce qu’elle veut… Peut-être que si j’étais un peu moins gentille et un peu plus chieuse, j’arrêterais d’attirer les boulets, les indécis, les dragueurs invétérés et les beaux parleurs à deux balles…

Je ne suis pas devenue tout ça ; ma trajectoire a été autre parce que je l’ai choisie comme telle. Je ne regrette pas mes choix. Ils m’ont façonnée. Ils m’ont construite. Ils ont fait celle que je suis aujourd’hui avec mes atouts et mes faiblesses, mes points forts et mes failles, mes joies et mes peines, mes bonnes surprises et mes déceptions. Je ne reviendrais sur aucun de mes choix, même si la possibilité m’était donnée de remonter dans le temps. Ils ont été faits à un instant T et sont révélateurs d’un état d’esprit du moment. Pour la majorité d’entre eux, je referais exactement les mêmes.

Pour les autres, j’ai tiré les leçons de mes erreurs passées et je sais très bien ce qu’il faut que j’évite à tout prix ; j’ai appris à repérer les signaux d’alerte, les situations bancales et je fuis tout ça. Je me protège de ce qui pourrait être générateur de souffrances. Je zappe. Je raye. Je sors de ma vie. J’efface. J’ai enfilé ma carapace et elle devient de plus en plus résistante, grâce aux diverses déceptions (amoureuses, amicales, professionnelles,…). Je ne donne plus sans compter à n’importe qui, que ce soit dans le domaine amical ou sentimental…

Je m’économise et j’épargne mes sentiments ; hormis pour ceux qui ont déjà franchi cette carapace. Pour les autres, si ils ont envie de passer cette barrière, le temps et leur sincérité fera l’affaire ; et si ils n’ont ni le temps ni l’honnêteté nécessaires, ils ne méritant pas que je donne quoi que ce soit.

Je pense à moi… Et ça fait du bien…


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