Après avoir savamment décliné l’univers de Star Wars, et avec un peu moins d’adresse, celui d’Indiana Jones, Traveller’s Tales et ses Lego s’attaquent à une autre célèbre licence : Batman.
L’enjeu d’une telle sortie est double : proposer un titre suffisamment intéressant, dans la mécanique de jeu, pour éviter une simple transposition des épisodes précédents de la marque Lego. Les développeurs auront aussi à coeur de livrer un jeu digne sur l’univers Batman, alors que la licence de D.C. Comics est souvent laissée pour compte de l’originalité.
Avec son foisonnement de personnages secondaires, Lego Batman apparaît d’abord comme un digne représentant des “bonus games”, ces titres moins basés sur la linéarité d’un scénario, que sur une dialectique du même et de l’autre, où le plaisir consiste à rejouer, pour en découvrir toutes les facettes.
Volontiers parodiques dans Star Wars et Indiana Jones, les Lego s’affranchissent aussi du jeu référentiel, en proposant un scénario original dans Batman. Mais ce que le joueur peut gagner en nouveauté, en affrontant une ligue inédite de malfrats, il le perd en humour.Car la trame narrative devient secondaire, et d’un bien moindre intérêt que les pastiches des films de George Lucas.
Plus fondé sur l’action et les combats, l’esprit industrieux de Lego Batman perd également en finesse et en stratégie. Contrairement aux deux précédents épisodes, les énigmes sont grandement simplifiées. L’alchimie et la complémentarité des personnages, qui constituait l’essence de Lego Star Wars par exemple, sont ici quelque peu diluées avec les deux personnages principaux. La possibilité de passer de l’autre côté du miroir, et de vivre une aventure parallèle en incarnant les ennemis de l’homme-chauve souris, tempère toutefois ce sentiment d’inachevé.
Laurent Checola