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Journée contre la traite des êtres humains

Publié le 20 octobre 2008 par Chictype

Sensibilisation au drame de la traite des êtres humains et de la prostitution au Forum des Halles par des comédiens

Les organisations de lutte contre la traite des êtres humains et de la prostitution ont organisé samedi à Paris la deuxième journée européenne de lutte contre la traite.

Chaque année dans le monde, des millions de personnes sont
victimes de traite  des êtres  humains  à des fins d’exploitation sexuelle, de travail forcé ou de prélèvements d’organes.

Ce trafic génèrerait 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, selon des estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT).

En ce qui la traite des être humains pour la prostitution, celle-ci est en forte augmentation. En Europe, ce phénomène concernerait 100.000 à 200.000 personnes, pour la plupart à des fins sexuelles, selon les estimations internationales. “La traite est en plein développement au sein de l’Europe”, assure Geneviève Colas, coordinatrice du réseau d’associations “Ensemble contre la traite des êtres humains”.

Depuis quelques années, les flux de la traite se sont déplacés de l’Asie vers l’Europe de l’Est et du Sud-est, devenue actuellement une zone majeure d’origine et de transit du trafic. Les pays de destination pour ces victimes sont situés en Europe de l’Ouest.
Une autre route de la traite vers l’Europe de l’Ouest vient d’Afrique et du Maghreb. “Dans le champ de l’exploitation sexuelle, l’Afrique est devenue ces cinq dernières années une zone d’origine de la traite en pleine explosion”.

Si la traite passe parfois par des agences de placement douteuses ou des “fiancés” qui se révèlent proxénètes, une méthode plus radicale, l’enlèvement de jeunes filles mineures, est pratiquée en Europe centrale et orientale. ”Dès lors qu’il s’agit d’enfants, cible facile des trafiquants, nous avons un devoir de protection renforcée”, explique Mme Colas. “Le problème est d’autant plus aigu qu’il s’agit presque toujours d’enfants étrangers, parfois isolés et cela rejoint, bien sûr, la question plus générale de la protection due aux enfants et aux jeunes majeurs migrants”. Le nombre des enfants victimes d’exploitation sexuelle est en augmentation en France et concernerait plusieurs centaine d’enfants, pour la plupart étrangers (Roumanie, Afrique subsaharienne, Maghreb…).

Pour la Fondation Scelles, “lutter  contre la traite à des fins d’exploitation sexuelle, c’est lutter contre les trois éléments du système prostitutionnel, les trafiquants, les proxénètes, les clients, or, le client est un acteur dont personne ne veut parler”.

Samedi, pour sensibiliser à la violence infligée aux victimes de la traite et de la fondation organise au Forum des Halles à Paris avec des comédiens une “grande vente d’êtres humains”, comme il s’en déroule chaque jour à travers le monde.

 

L’opération de sensibilisation au Forum des Halles

L’opération de sensibilisation à la violence que constitue la prostitution était organisée au Forum des Halles à  Paris, par la fondation Scelles, à l’occasion de la journée européenne contre la
traite des êtres humains. Sur une place de ce centre commercial, était installées trois cabines en plexiglas. Des bénévoles et des comédiens s’y sont relayés toute la journée, avec des chaînes autour du cou. Sur les cabines étaient inscrites les mentions “offre exceptionnelle”, “promotion”, ou encore “15.000 euros”.

“Nous avons choisi le Forum des Halles, qui est le temple des marchands”, a expliqué à l’AFP Jean-Sébastien Mallet, délégué général de la Fondation Scelles. “Notre but est de dénoncer le plus vieux cliché du monde, selon lequel la prostitution est glamour”, continue-t-il. “Nous voulons faire réfléchir, faire bouger deux mille ans de culture, de mentalité, en partant du principe que si les gens savaient, ils ne feraient pas”.

“On peut signer la pétition si on a moins de 18 ans?”, demande Noémie, 16 ans. “Ca me choque, de les voir enchaînées ainsi. Ca reproduit bien la réalité”. Shade Brito, en stage à la Fondation, fait son mémoire de psychologie sur la prostitution. Samedi, elle a passé deux heures enchaînée dans sa cabine de plexiglas: “Les gens me regardaient en temps qu’objet, pas en temps qu’être humain. Certains me parlaient, me disaient, “toi, je vais t’acheter”.”

http://info.france2.fr/france/47659908-fr.php


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