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Question de goût

Publié le 20 octobre 2008 par Goure

La semaine du goût s’achève et , pour moi , elle me ramène à la cuisine de maman et à celle de ma soeur Simone . Toutes deux étaient d’excellentes cuisinières. Elles aimaient faire la cuisine, elles avaient toutes deux un don pour cuisiner et préparer un repas de fête ou un repas de tous les jours.

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Maman, ce n’était pas l’époque des grandes surfaces : elle cuisinait avec ce que le jardin produisait , avec les conserves de l’été et de l’automne  et ce qui lui manquait , elle l’achetait aux épiceries du village  (J’en ai connu trois : Epicerie Pellegrin,  Coopérative tenue par Marie Lambert , Epicerie Roubaud-parents de France Tosello). Les conserves , parlons-en. Maman faisait des conserves de tout : du coulis de tomates , des tomates coupées en quatre puis mises  en bocaux avant d’être stérilisées dans une lessiveuse. Au fond on mettait des chiffons , de l’eau , puis on disposait les bocaux et encore des chiffons pour qu’il n’y ait pas de casse pendant la stérilisation . Tout ça sur le poêle de la cuisine. Le lendemain matin , on sortait les bocaux encore tièdes et l’on était très content si aucun n’était cassé.

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Les haricots verts (banettes) suivaient le même chemin de conservation. En plus des bocaux , maman conservait des bouteilles à limonade munies de fermeture métallique. Par l’étroit goulot , on faisait passer les banettes une à une , on tassait bien , on fermait… Et voilà une conserve de plus pour l’hiver. Maman  était une excellente cueilleuse de champignons. Les “pignets” , elle adorait. Avec mon père et des amis , ils avaient l’habitude d’aller aux champignons. Maman , seule , allait à La Rouvière et ne revenait jamais bredouille. En compagnie , ils allaient loin , dans des endroits devenus biens de l’armée et revenaient avec des caisses à raisins remplies à ras bord!! Alors commençait le tri et le nettoyage des champignons. Tout le monde s’y mettait. On enlevait les véreux ,on coupait les queues qui avaient de la terre , puis, avec un chiffon humide , on passait délicatement sur le chapeau du champignon pour enlever la terre , la mousse, etc.. On ne les passait jamais sous l’eau pour les nettoyer.Les moins jolis étaient coupés en petits morceaux et hop , dans les bouteilles “à claques”(dénomination de ma mère) pour faire des conserves. Les plus beaux étaient mis dans des bocaux. D’autres encore étaient cuisinés en daube (un délice) avant d’être aussi mis en conserve. Y avait-il d’autres conserves encore ? Oui , aux vendanges , maman cueillait les plus belles grappes de raisin blanc et des grappes de raisin muscat noir. Elle les disposaient sur des canisses au grenier où elles se conservaient bien , juste les grains un peu ratatinés..Ainsi on avait du raisin à Noël. Ils faisaient partie des 13 desserts que maman ne manquait jamais de mettre sur la table de fête.Que pouvait-elle encore conserver Henriette ? Je vous répète que les grandes surfaces lui étaient inconnues dans sa jeunesse.Elle avait des légumes secs : haricots secs , pois chiches et lentilles. Lorsque maman avait décidé que le lendemain nous mangerions des lentilles , il y avait la cérémonie du tri (qui remplaçait la TV que nous n’avions pas). Autour de la table, papa, maman , grand-père Fortuné , ma soeur bébé et moi enfant , nous avions un petit tas de lentilles dont il fallait extraire les pierres et autres saletés. Les lentilles triées étaient mises dans un plat.La suite , c’était du ressort de maman. Nous avions toujours de la confiture maison. Elle faisait de la confiture de tous fruits et même de la confiture de tomates . Celles qui étaient vertes et peinaient à mûrir devenaient  notre goûter pour les mois d’hiver. Nous les gamins , après l’école , nous devions aller ramasser des mûres sauvages pour faire de la délicieuse gelée. Ce n’était pas une corvée! J’en garde de très bons souvenirs et je regrette que les enfants ne connaissent pas ces plaisirs simples …

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Mais la confiture où elle excellait était celle de pastèque .

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Si elle n’en avait pas récolté elle-même , elle trouvait toujours quelqu’un pour lui en donner une bien grosse pour la confiture. Je ne parle pas de la pastèque à chair rouge qu’on vend l’été sur les étals , mais de la pastèque à chair vert jaune, devenant franchement jaune à la cuisson.Les morceaux , coupés assez gros, ressemblaient à   des fruits confits. Un régal ! On avait également du miel pour tout l’hiver puisque c’est papa et son frère Firmin qui le récoltaient. Maman faisait du pain d’épice avec et je peux vous dire que le pain d’épice frais , c’est autre chose que celui que vous achetez en grande surface!!On n’allait jamais dans une pâtisserie et les boulangers d’Ampus ne vendaient rien d’autre que du pain. Maman avait toute une série de recettes pour préparer les desserts du dimanche ou des jours de fête. Les ganses étaient appréciées de tous , mais donnaient beaucoup de travail . Voulez-vous que je continue sur ce thème  ? Alors il faudra attendre le prochain numéro…


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