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Au stade du mythe : l'Arm's Park de Cardiff

Publié le 21 octobre 2008 par Ansolo
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Il est des stades d’autant plus légendaires qu’ils n’existent plus que dans le souvenir des anciens, sur la pellicule des retransmissions de matches ou sur le papier glacé des ouvrages consacrés à notre sport préféré.

C’est le cas de l’Arm’s Park de Cardiff, qui abrita les exploits des « Diables rouges » et des Barbarians britanniques jusqu’en 1997.

C’est en 1848 que le terrain appelé « Great Park » accueille son premier match, de cricket (cela va de soi). La pelouse, plutôt marécageuse, est située derrière un hôtel, le Cardiff Arm’s Hotel. C’est ce bâtiment, détruit en 1878, qui donna son nom au stade construit à cet endroit. Il serait d’ailleurs plus juste d’écrire « les stades ». Car très vite l’Arm’s Park a abrité deux terrains. L’un pour le cricket, l’autre pour le rugby.

La première tribune du stade de rugby fut érigée en 1880. Et dès 1883, l’équipe du Pays de Galles y disputa ses rencontres internationales. L’une des plus célèbres est sans conteste celle qui l’opposa, le 16 décembre 1905 à l’armada Néo-Zélandaises, invaincue au cours de X matches de sa tournée. Les Gallois furent en effet les seuls à faire plier les Blacks sur le score de 3 à 0. Le fait du match fut l’essai refusé au trois quart néo-zélandais Bob Deans, qui jura jusque sur son lit de mort l’avoir bien inscrit…

L’Arm’s Park a connu plusieurs rénovations successives, en particulier en 1912 et en 1966, date à laquelle le terrain de cricket céda sa place à un deuxième stade de rugby, qui accueille aujourd’hui les rencontres de l’équipe de Cardiff.

Pour les amateurs de rugby, l’Arms Park est d’abord une ambiance incroyable, créée par les 52.000 spectateurs entonnant le fameux Land of my fathers (« Hen Wlad Fy Nhadau » en Gallois). Ce peuple de mineurs honore par ce chant leur cher pays, « terre de poètes et de chanteurs, d’hommes de renom, de courageux guerriers et de splendides patriotes, prêts à donner leur sang pour leur liberté ».

L’Arm’s Park, c’est aussi l’écrin de plusieurs joyaux d’un rugby qui a enflammé le cœur de millions d’amoureux de la balle ovale : Gareth Edwards, Barry John, JPR Williams ou Phil Bennett, autant de noms associés aux grandes heures du rugby Gallois. Leur domination sans partage, au mitant des années 60 et jusqu’à la fin des années 70, a valu aux Diables rouges d’entrer dans la légende de ce sport. Tout comme restera dans l’histoire le match mémorable entre les Barbarians (à forte ossature Galloise ce jour là) et les All Blacks, disputé le 27 janvier 1973 dans un Arm’s Park rempli jusqu’aux cintres. Ce jour-là, on pratiqua l’un des plus rugbys les plus accompli qui ait jamais été vu.

Pour les Français, l’Arms Park restera comme la théâtre de l’ultime levée du premier Grand Chelem accompli par le XV tricolore, le 25 mars 1968 (ci-dessous Christian Carrère, porté en triomphe par les siens).

Moins réjouissant, c’est à l’Arms Park qu’une passe en cloche, interceptée par un trois quart Gallois, mis fin aux espoirs de Grand Chelem 1966 et scella le destin tricolore des frères Boniface. Les amateurs de littérature autant que de rugby pourront lire, sous la plume de Kléber Haedens, le récit de ce moment douloureux, dans le roman Adios (Ed. Cahiers Rouge, Grasset).

C’est en 1997 que l’Arm’s Park est détruit, pour laisser place au Millénium Stadium. La magnificence de ce nouveau stade ne pourra sans doute jamais faire oublier la magie qui régna, au même endroit, pendant plus d’un siècle, au rythme des envolées de trois-quarts tout de rouge vêtus.


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