Des ponts pas des murs, un slogan pour résumer le sentiment d'oppression général vécu à la fois par les sans-papiers et par les Français à qui on a pourtant eu de cesse de seriner que leur pays était la patrie des droits de l'homme. C'est donc avant tout au nom des droits de l'homme et pour leur application que les participants à cette manifestation se sont retrouvés d'abord à Montreuil, le vendredi 17 octobre 2008, pour une série de rencontres et débats, puis Place de la République le lendemain à Paris pour un concert chaleureux et biggaré, après une marche de protestation.
Voici quelques photos prises sur le vif dimanche Place de la République.
Les Têtes Raides, Olivia Ruiz, Cali, le Ministère des Affaires Populaires, Didier Super, les Frères Guissé, Karpatt, Akli D., Agnès Bihl, les Hyènes, Courir les rues, Arthur Ribo et Amirouche, Yannick Jaulin, Lola Lafon, Amel Mathlouthi, Mell, Merlot étaient invités à participer à ce rassemblement de solidarité.
Petit résumé de la fête et pour ce que j'en ai entendu.
Chaque artiste avait droit à 3 chansons.
Les Karpatt ont dépoté à plein tube (je me comprends).
Cali, accompagné de Denis Barthe, le batteur des Noir Désir, a livré une prestation très rock avec ses chansons C'est quand le bonheur ? et Mille coeurs debout.
Mell était plutôt country.
Corrigez-moi si je me trompe, je crois que c'est Lola Lafon qui a fait une reprise de Göttingen de Barbara.
J'ai adoré Courir les rues pour leur délirance et leur humour.
J'ai découvert Amel Mathlouthi, une jeune chanteuse tunisienne à voix. Phénoménale. Beaucoup d'intensité dans les trois chansons, dont deux aux rythmes lancinants et obsédants. Un petit bijou à ne pas perdre vue.
Je me suis un peu demandée ce qu'Olivia Ruiz faisait là. Elle avait l'air ailleurs et en petite forme avec un J'traîne des pieds version espagnole, sa reprise de Putain de toi de Brassens et enfin un duo énervé avec Denis Barthe sur La fille du Père Noël de Dutronc.
Heureusement les Têtes Raides sont venus juste après enflammer la scène de la République alors que la nuit était déjà bien avancée.
Le meilleur était encore à venir avec le Ministère des Affaires Populaires, sa Chasse est ouverte et une parodie de sifflage de la Marseillaise.
Et deux petits films mais le son est mauvais.
Quand je suis rentrée chez moi ce soir-là, j'ai appris qu'une femme s'était immolée de désespoir, en présence des journalistes qu'elle avait convoqués devant la maison d'arrêt du Mans, pour protester contre l'expulsion de son compagnon. L'homme purgeait une peine de prison ferme de deux ans et avait refusé par 18 fois de monter à bord de l'avion qui devait l'amener en Arménie.
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a affirmé "qu'il ne s'agissait pas d'une affaire "de double peine ou de sans papiers", mais d'une affaire "de droit commun, aussi tragique soit-elle" " (AFP)
Cela fait pourtant étrangement écho au durcissement des lois sur l'immigration, à la déshumanisation exercée par une politique qui ramène les hommes à des quotas. Je ne peux m'empêcher de penser aujourd'hui, aux paroles que j'ai entendu l'Abbé Pierre prononcer il y a longtemps dans une émission : « Quand Monsieur Le Pen dit "la France aux Français", j'ai envie de lui répondre "La Terre aux humains" ».
Mes Petites Fables