Tramway : Veolis ou Keolia ?

La CUB dira demain qui de Veolia ou Keolis elle choisit pour gérer le réseau de transports en commun pour les cinq ans à venir. Les deux sociétés ont fait des offres quasi similaires pour remporter le marché
Véolia et Keolis, bonnet blanc et blanc bonnet ? Peut-être bien... En tout cas les offres des deux opérateurs de transports publics, l’historique (Veolia) et le prétendant (Keolis), telles qu’elles ont été présentées hier par le président de la Cub, se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Mais si l’on en croit Vincent Feltesse et les élus qui l’accompagnaient dans cet exposé, la ressemblance est assez récente : elle date du moment où la Cub a commencé à parler gros sous et services rendus aux usagers-clients. Car l’équation que la CUB demandait de résoudre aux opérateurs était plus simple dans son énoncé que dans sa mise en œuvre : moins cher et mieux. Les élus semblent satisfaits du résultat obtenu, puisque dans tous les cas de figure, le réseau de transports en commun ne coûtera plus 100 M€ par an à la collectivité, mais 80 M€ par an jusqu’en 2013. Une économie qui permettra, lorsque l’on y ajoute les subventions de l’Etat et de la Région, de financer la 3ème phase du réseau de transports en commun jusqu’en 2013. Tout cela avec une augmentation du service rendu. Car les nouveautés sont nombreuses et on peut même dire que ce sont les transports en commun sur l’agglo dans leur globalité qui ont été repensés. Cela alors que, même si on ne peut pas parler d’urgence absolue, la réalité du réseau aujourd’hui demande une remise à plat et une restructuration. Vincent Feltesse ne l’a pas caché : «Nous ne sommes pas à la hauteur des autres agglomérations» ou encore «il faut réduire les coûts en augmentant les services, sinon mieux vaut avoir une régie directe». Il faut dire que les chiffres de fréquentation du réseau sont en très forte croissance. On est passé de 60 millions de voyages en 2004, à 84,6 millions en 2007 et la Cub table sur 91 à 94 millions de voyages en 2008. Sur la période 2009-2013, les deux candidats estiment que la fréquentation augmentera encore 60%. Pour autant, hier, aucun des élus autour de la table n’a laissé d’indice susceptible de penser que Veolia serait préféré à Keolis... Ou vice-versa... La Cub rendra son verdict demain. Après avoir reçu l’intersyndicale de Veolia. C’est peut-être ce volet social qui peut faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. «Les deux candidats nous ont juré leurs grands dieux que la réduction des coûts n’aurait pas d’incidence sur le personnel», disait hier en todant le nez l’élu communiste Michel Olivier. Et il ajoutait : «On peut avoir quelques inquiétudes lorsque l’on voit les problèmes sociaux que connaît l’un des candidats.» Même s’il ne l’a pas cité, on a bien compris que Keolis n’était pas son favori.
Sébastien Marraud