Cette mini tornade n’était qu’un ventilateur du métro. Agissant dans l’ombre et la poussière des tunnels, ces souffleries permettent de ventiler les tunnels et même d’évacuer la chaleur de certaines lignes . La RATP aime tellement les ventilateurs qu’elle en a installé quasiment un à deux par interstation. En gros, il y a pas loin de 1000 ventilos sous terre et sont implantés à tous les endroits possibles : aménagements spécifiques, anciennes stations, quais désaffectés et même un faux immeuble dans le 9ème !
Sur le principe, c’est comme un aspirateur, mais en légèrement plus puissant. A pleine puissance (désenfumage d’un tunnel par exemple), environ 60 à 80 mètres cubes sont débités par seconde (soit le volume d’un deux pièces de 40 M² en une seconde). Pour le confort des voisins, de grands filtres à particules sont présents pour nettoyer l’air (chargé de poussière ferroviaire). Le système est aussi réversible : extraction ou insufflation. Enfin, le tout est cloisonné par de grandes portes étanches (comme dans les bateaux !) pour éviter les fuites.
En régime normal (mode confort), les ventilos aspirent. L’air frais rentre par les escaliers des stations (d’où le courant d’air quand vous poussez les portes). Sur certaines lignes (lignes pneus) les ventilations sont poussées pour évacuer la chaleur due au frottement des pneus. En cas d’incendie, des procédures spécifiques sont mises en place pour forcer la fumée à s’évacuer.
Ca a beau paraitre très simple, mais la ventilation du réseau RATP est d’une complexité inouïe. Toutes les lignes sont interconnectées par les couloirs (y compris le RER). En cas de mauvaise manip, un dégagement de fumée peut noyer plusieurs stations et leurs correspondances (ce fut le cas lors de l’incendie de Simplon L4).
Si vous aimez les sensations fortes, prenez le métro sur la ligne 4 depuis Barbès en direction de Porte de Clignancourt, vous y entendrez un ventilateur particulièrement efficace !