C’est fou comme parfois le destin vous fait emprunter des chemins tortueux. Vous allez par exemple un week-end pour acheter Fifa 09 sur PC et pof ! Vous vous retrouvez avec un Okami sur Wii à la place. Dingue non ?
Il faut dire qu’une fois arrivé au rayon jeux vidéo de mon magasin préféré, une lutte intérieure terrible a commencé. Okami fait partie de ces jeux/films/livres pas spécialement “sexy” en apparence, mais dont tout le monde dit du bien. Personne ne l’attendait, ce n’est pas la suite d’un succès, ça ne peut même pas clairement se rapprocher d’un jeu existant. On aura beau vous dire “Wooaah ! C’est génial, fonce !”, votre petite voix intérieure vous dira “Prends plutôt Fifa… C’est du sûr…”. Alors au final, qu’est-ce qui m’a fait pencher pour Okami ? J’ai toujours été un grand mécène, et ai désiré par mon achat promouvoir les jeux qui “osent” sortir des sentiers battus… Vous ne me croyez pas ? Bon… j’avoue tout… la vraie raison, c’est la pauvreté vidéoludique régnant sur Wii. Quand un bon jeu sort sur Wii, faut pas hésiter, car on ne sait pas dans combien de mois le prochain sortira !
Alors, Okami vaut-il son pesant d’euros, ou est-il préférable d’investir à la place dans un stock de boites de saucisses lentilles au vue de la crise internationale qui nous frappe ? Réponse dans la suite…
Les 10 premières minutes: Plongée dans un univers onirique
Je ne vais pas en surprendre beaucoup, mais ce qui frappe en premier avec Okami c’est son style graphique unique: Un mélange de cell-shading style Jet Set radio, couplé à un design typé “Estampes japonaises”, le tout dans une ambiance vaporeuse. L’introduction vous met tout de suite dans le ton: Si vous n’êtes pas happés par la magie qui s’en dégage, il y a peu de chances que vous accrochiez au jeu. Autant vous le dire tout de suite, adhérer ne serait-ce que partiellement au style graphique est une condition sinequanone pour apprécier le jeu, tellement l’univers et le gameplay d’Okami sont liés à ce style si particulier. Rassurez-vous, à moins d’être une brute sans coeur, ou un Kevin pré-pubère, vous devriez apprécier.
Je passe sur l’histoire, que vous aurez tout loisir de découvrir sur de nombreux autres sites. Sachez simplement qu’on est en plein dans la culture japonaise, où une lutte entre dieux et démons sur fond de message écologique sert de théâtre à votre aventure.
Les 30 premières minutes: Découverte du gameplay
Après cette intro, on rentre dans le vif du sujet, en étant aux commandes du loup blanc dans lequel s’est réincarnée la déesse Amaterasu pour sauver un monde où l’obscurité et la désolation se sont abattues. Votre principale arme ? Un pinceau divin qui permet au choix de découper ses ennemis en rondelle (en tracant un trait sur lesdits affreux), de réparer des objets cassés en peignant (grossièrement bien entendu) les parties manquantes, ou encore de dessiner des objets qui apparaitront par magie dans le décor (un soleil par exemple). Un gameplay qui semble taillé pour la Wiimote, et qui n’est pas sans rappeler les formules magiques de Black & White à tracer à la souris.
A part cela, le loup se contrôle de manière très classique. On court, on saute, on casse des pots pour récupérer des objets. Un point intéressant du jeu est la possibilité de faire monter en niveau son loup. Comment ? En remplissant de bonheur les personnages ou animaux que vous croiserez en chemin (si c’est pas mignon). Nourrir des petits oiseaux affamés, ou réparer le moulin de la pauvre productrice de Saké, telles sont les actions qui vous rapporteront des points à convertir pour améliorer votre jauge de santé, ou votre réserve d’encre pour votre pinceau. Une idée sympathique, même si il semblerait que le nombre d’améliorations possibles soit finalement assez limité.
La première heure: Partagé, mais confiant
Après avoir joué une heure à Okami, je suis assez partagé. Prenons les graphismes par exemple. Certaines scènes sont magnifiques, non seulement visuellement mais aussi par l’intensité et l’émotion qu’elles dégagent. Mais une fois dans le jeu, et notamment lorsqu’on se rapproche des objets ou des bâtiments d’un peu trop près, le flou ambiant et le côté impressionniste des décors n’est pas toujours de très bon goût. C’est surement une habitude à prendre, une conséquence de tout le background graphique que j’ai accumulé au cours des dernières années et qui fait qu’inconsciemment je ne considère comme beau que ce qui rentre dans des canons prédéfinis, mais le fait est que l’on se trouve déstabilisé dans cet univers si particulier.
Le jeu en lui même m’a paru un peu répétitif, un peu trop “téléphoné”. Vous me direz “C’est normal on est sur Wii, faut bien que Mamie comprenne…”, mais je m’attendais à quelque-chose de plus fin.
Alors, décu me direz-vous ? Oh que non, bien au contraire… Car j’ai compris lorsque j’ai vu l’écran titre d’Okami que j’embarquais pour un long voyage, et qu’il serait bien illusoire de se faire une idée de cette création artistique à l’aune de sa première heure, qui n’est qu’un sas entre le monde réel et le monde d’Amaterasu.