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Expropriation du bar Le Studio: le CALACS encourage la démarche

Publié le 25 octobre 2008 par Ttiger

La Voix de l’Est

Le CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) tient à manifester publiquement son appui dans les procédures d’expropriation du bar Le Studio annoncées par le conseil municipal en début de semaine.

Pour le CALACS, l’enjeu est beaucoup plus grand que le simple fait d’embellir le centre-ville de Granby! Le CALACS y voit une opportunité pour la population et les élu(e)s de prendre conscience du phénomène et surtout de prendre position contre la machine qu’est l’industrie du sexe. Cette industrie même qui exploite sexuellement nos femmes, nos filles, nos enfants… Que l’on parle de bar de danseuses nues, de salon de massage sexuel, de prostitution, d’escortes, de traite des femmes, bref de toutes ces nombreuses facettes d’exploitation sexuelle, le point en commun reste le même: la violence faite aux femmes. Notre message est clair: il faut que ça cesse!

Le commerce sexuel, rappelons -nous, a littéralement explosé au cours des 30 dernières années avec son industrialisation et sa banalisation nous laissant aux prises avec plusieurs conséquences dont le phénomène de l’hypersexualisation de la société, sujet qui nous préoccupe de plus en plus.

Une recherche effectuée en 2007 par Pierette Bouchard va dans ce sens en dénonçant que «les messages sociaux sont parfois tellement forts qu’il devient difficile de savoir exactement ce que l’on veut, à quoi nous consentons. S’agit-il d’une envie personnelle, d’un choix, d’une décision libre ou au contraire du résultat d’un matraquage mental réussi? On en arrive même à ne plus savoir si nous consentons réellement, de façon libre et éclairée. Certaines fois la pression implicite est si intense et intériorisée qu’elle pousse à aller à l’encontre de ses propres sentiments et à se conformer aux messages sociaux…» On parle de consentement fabriqué! Alors, le fait que l’on invite les jeunes filles de la population au mercredi rigolade au bar Le Studio, à monter sur scène afin de déterminer laquelle fera la danse la plus sexy, étant encouragées par leurs amis, les clients de la place et leur portefeuille, valide cet énoncé et nous inquiète grandement.

L’article 3.5.2 de la politique gouvernementale provinciale pour l’égalité entre les femmes et les hommes «Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait» 2006 concernant l’exploitation sexuelle et la traite des femmes est clair. Il appelle à la mobilisation de l’ensemble de la société, les hommes autant que les femmes, l’État comme les partenaires sociaux et économiques, et ce, afin que se poursuivent les changements de mentalité qui nous permettront d’atteindre l’égalité de fait.

Article 3.5.2: «Au Québec, comme partout ailleurs, la prolifération des activités lucratives liées à l’industrie du sexe et à la prostitution (spectacles de danseuses nues, agences d’escorte, salons de massage sexuel, prostitution de rue, vidéos pornographiques, etc.) fait en sorte qu’un nombre croissant de jeunes personnes, généralement des femmes, offrent des services sexuels pour assurer leur subsistance. Les études indiquent clairement que ces femmes subissent un niveau de discrimination et de violence très élevé. L’exploitation sexuelle des femmes adultes et des adolescentes est une activité économique qui génère des profits importants, notamment pour les organisations criminelles, dont les gangs de rue.

Il appartient donc, à tous et chacun de se questionner, de tenter de connaître tous les impacts de l’industrie du sexe qui exploite femmes et enfants afin de se positionner et d’agir en conséquence.

Sophie Labrie

pour le CALACS de Granby


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