Elle le sait quand un homme est dangereux pour elle. C'est dans son regard qu'elle le sent en premier. Leurs yeux s'accrochent un dixième de fraction de plus, de trop.
La première fois qu'elle l'avait vu, elle le connaissait déjà. De réputation.
De son visage, elle avait une idée précise, non pas sur papier glacé, mais sur écran plat. De son caractère, elle ne savait que ce qu'on lui avait rapporté, des vertes et des pas mûres. Ce qu'elle avait comme image de lui, au final, c'est qu'il ne faisait pas l'unanimité. Et que c'était bien le dernier de ses soucis.
Pour une fille comme elle, si consensuelle, cela agissait comme un aimant. Les opposés s'attirent, les extrêmes s'enflamment. Les hommes comme lui, la faisaient chavirer. Au premier regard.
Le désir a ceci de magique, qu'il fonctionne avec un minimum d'ingrédients. Un soupçon de frôlement, une larme de paroles, un dixième de regard perçant, une étincelle dans l'espace temps. Et tout le reste importe peu. Tout le reste est balayé aux oubliettes quand le désir fait irruption.
Non, décidément, le désir ne connait pas la crise. Et c'est tant mieux. Il n'a pas d'égal pour insuffler à nouveau le sentiment d'être vivante et désirée.
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