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Paulilles : la réhabilitation exemplaire d'une friche industrielle

Par Marc Chartier
Paulilles : la réhabilitation exemplaire d'une friche industriellePaulilles est une anse de la Côte Vermeille située sur la commune de Port-Vendres entre le Cap Béar et le Cap de l'Abeille.
Dominé par une cheminée de 35 mètres de haut, le site est riche d'une histoire indissociable de la dynamiterie Nobel. Cette histoire débuta en 1870 avec la décision de Gambetta, suite à la débâcle de l'armée française face à la Prusse, de poursuivre l'effort de guerre avec la création d'une usine de fabrication de poudres et explosifs « le plus loin possible des frontières avec l'Allemagne ».
Après l’armistice de 1871, la dynamiterie de Paulilles ferma ses portes le 1er février 1872. Puis, à la faveur de la loi du 8 mars 1875 autorisant la fabrication de la dynamite par l’industrie privée et pour l’industrie privée, elle fut rachetée par la Société Centrale pour la fabrication de la Dynamite, grand trust industriel regroupant sous son contrôle toutes les dynamiteries implantées en Europe. Elle put ainsi rouvrir ses portes en 1876.L'usine Nobel PRB (Poudreries Réunies de Belgique) y a produit de la nitroglycérine et des produits manufacturés en caoutchouc (pneus, tuyaux..). Plus de 200 employés y étaient employés et hébergés sur place. Outre les logements pour ces ouvriers, le domaine abritait une église, une école, une coopérative et un potager. L'usine produisait 550 tonnes de dynamite dans les années 1900, puis, en 1975, quelque 4.000 tonnes.
La dynamiterie ferma définitivement ses portes en 1984.
Après avoir échappé aux intentions de la SCI Mery de raser les bâtiments pour y construire un complexe touristique luxueux, les 32 hectares du site furent acquis par le Conservatoire du littoral en 1998.En partenariat avec le Conseil général des Pyrénées-Orientales, le Conservatoire sécurisa tout d'abord le site (débroussaillage, démolition de certains bâtiments, interdiction de la circulation automobile). Puis il procéda à une étude visant à mettre en avant les atouts écologiques et paysagers du site ainsi que sa mémoire industrielle.Sur les 80 bâtiments existants, la plupart furent détruits. Les 8.000 m³ de matériaux de destruction concassés (maçonnerie, briques, tuiles) furent réutilisés pour des parcours piétonniers. Seuls 9 bâtiments furent préservés et restaurés pour l'accueil du public (Maison du site) ainsi que pour la restauration de barques catalanes, la gestion de la plage et l'accès au milieu marin...Si une grande partie du site demeure encore inondable, les conditions d'écoulement des crues sont nettement améliorées. Le Conseil général a par ailleurs entrepris d'importants travaux pour favoriser la végétation, notamment par l'introduction de certaines espèces exotiques (magnolias, cyprès d'Arizona, bougainvilliers d'Amérique du Sud, troènes de Chine, lilas des Indes...Plus d'informations

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