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Pschitt, schmutz, bzzz ?

Publié le 27 octobre 2008 par Irene


Pour la énième fois, j'ai regardé Playtime, de Jacques Tati. Le moins accessible de ses films, mais le plus abouti à mon goût, que ce soit sur le plan visuel ou sonore. L'envie m'a prise en achetant le Tati Sonorama, double CD qui compile à la fois ses célèbres musiques de film (musette ou jazz endiablé) et les bruitages qui en sont le sel, la marque de fabrique. On pourrait presque dire des personnages à part entière. De temps en temps, je m'amuse à écouter ces sons, tohu-bohu et borborygmes et à visualiser les scènes. L'image me revient généralement dans l'instant : c'est dire la puissance sonore… et comique de ces extraits. Mon préféré : l'annonce incompréhensible du haut-parleur de la gare, au début des Vacances de M. Hulot, qui conduit les voyageurs égarés d'un quai à l'autre. Il y a aussi le bourdonnement de l'abeille qui fait zigzaguer le facteur de Jour de fête. Les sièges qui soupirent, les semelles qui grincent dans Playtime, la roue qui couine dans Trafic, les machines qui ronflent dans l'usine Plastac de Mon oncle. Sans parler de l'invention géniale d'une porte qui claque sans faire le moindre bruit. C'est comme si on débouchait une bouteille de pétillant sans le son. Comme si les bulles perdaient toute effervescence. Comme si la mousse disparaissait sans le moindre souffle.

Photo : Plage de M. Hulot, à Saint-Marc-sur-Mer (Loire-Atlantique).


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