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Halloween 2.0, le retour des croques-morts

Publié le 27 octobre 2008 par Philippemartin

Il ne se passe pas une semaine sans qu'on annonce la fin des blogs. C'est devenu quasiment récurrent et mieux vaut en rire car la pluspart du temps l'annonce est faite sur un blog, cherchez l'erreur. Là encore n'est pas le pire. Dans un de mes récents billets, je parlais de la crise financière et des prises de position qu'elle occasionnait sur l'avenir du web 2.0. Je croyais avoir tout lu dans le genre  mais là j'avoue que l'on tombe carrément dans l'hystérie. Voici quelques perles glanées à droite et à gauche:

Alors commençons par celui-ci « Web 2.0 Is Dead and Web 3.0 Is Five Years Away» ou l'auteur nous indique que la récréation est finie et que c'est le temps de se remettre au travail, c'est à dire revenir au web 1.0 (le vrai travail).

Ensuite c'est Andrew Keen qui n'y va pas par le dos de la cuillère avec cette charge virulente. Pour mémoire M Keen s'est fait connaitre avec son pamphlet « Le culte de l'amateur » dans lequel il s'en prenait au web participatif. A chacun son fond de commerce, d'ailleurs Francis Pisani a bien résumé cette bouillie : « Il présente les individus lambda qui s’expriment sur le web, vous et moi, comme des singes (dont les lois du hasard prétendent qu’ils pourraient écrire un roman s’ils tapaient assez longtemps sur une machine à écrire). L’alternative consiste à nous dénoncer comme des cafards porteurs d’un univers kafkaïen dans lequel le monde risque de se réveiller si personne ne l’écoute. Singes et cafards sont d’abord les blogueurs et ceux qui contribuent à Wikipedia, mais l’opprobre s’étend généreusement à tous ceux qui pratiquent le web participatif: Flickr, del.icio.us eBay, etc.». Vous voyez le genre d'approche alors il ne faut pas s'étonner que la crise financière lui ai donné des munitions pour continuer sa croisade. Là maintenant on est en plein manichéisme  genre « money talks » versus l'économie du gratuit et du libre. Je le cite: « So how will today's brutal economic climate change the Web 2.0 "free" economy? It will result in the rise of online media businesses that reward their contributors with cash; it will mean the success of Knol over Wikipedia, Mahalo over Google (Nasdaq: GOOG), TheAtlantic.com over the HuffingtonPost.com, iTunes over MySpace, Hulu over YouTube Inc. , Playboy.com over Voyeurweb.com, TechCrunch over the blogosphere, CNN’s professional journalism over CNN’s iReporter citizen-journalism... The hungry and cold unemployed masses aren’t going to continue giving away their intellectual labor on the Internet in the speculative hope that they might get some "back end" revenue. "Free" doesn’t fill anyone’s belly; it doesn’t warm anyone up.»

Heureusement il y a encore des esprits éclairés qui réfutent ses thèses, entre autre le TED. Et puis juste un exemple frappant que le libre n'est pas sans aucune valeur avec ce billet de Didier Durand qui nous pointe sur la récente étude publiée par la Fondation Linux.

Allez j'ai gardé le meilleur pour la fin. Là c'est l'armée américaine qui s'en prend à Twitter, Google maps et autres. Écrans publie une courte traduction d'un passage concernant Twitter: « Twitter est devenu un outil d’activisme social pour des socialistes, des groupes pour les droits de l’homme, des communistes, des végétariens, des anarchistes, des communautés religieuses, des athées, des militants politiques, des hacktivistes et d’autres, qui communiquent ainsi entre eux et avec une audience plus large.»

Quel point commun dans ces déclarations? Tout simplement la peur; la peur de perdre du pouvoir, la peur de perdre le contrôle, la peur de l'inconnu, la peur de l'innovation, la peur de l'incertitude, la peur du web.


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