De la vérité intime de l’amour conjugal par … le Pape

Le pape a réitéré vendredi la condamnation par l'Eglise catholique de la contraception à l'occasion du 40e anniversaire de l'encyclique controversée "Humanae Vitae" de Paul VI.

Exclure la possibilité de donner la vie "au moyen d'une action visant à empêcher la procréation signifie nier la vérité intime de l'amour conjugal", a donc déclaré Benoît XVI. La seule contraception admise par l'Eglise catholique, lorsque le couple traverse "des circonstances graves" justifiant un espacement des naissances est "l'observation des rythmes naturels de la fertilité de la femme", a t’il précisé.

Il faut donc comprendre que l’acte sexuel n’est admis qu’au sein d’un couple marié et uniquement pour faire des enfants et qu’éventuellement lorsque le couple traverse "des circonstances graves" (dont le périmètre reste à préciser)le couple a le droit de tenter de passer entre les gouttes en utilisant une méthode dont tout le monde se plait à reconnaitre l’efficacité douteuse !

Et bien, sauf à vouloir se retrouver à la tête d’une vaste colonie de gamins, cette stricte règlementation est pour le moins contraignante et rend les occasions plutôt rares !

Et tout cela au nom de « la vérité intime de l'amour conjugal » ! … Mais qu’est ce que le Pape peut bien connaître de « la vérité intime de l’amour conjugal »

Sans vouloir faire de la psychologie à 2 balles, je soupçonne quand même l’Eglise et le Pape plus particulièrement, de régler leurs comptes avec ceux qui ont le droit de connaitre une relation amoureuse (dans tous les sens du terme) alors qu’elle leur est interdite et pire encore, qu’ils se la sont eux même interdits !
Ils sont, d’une certaine manière, envieux de ces laïcs qui ont droit de profiter de cette source de plaisir qu’ils devinent ou savent (probablement pour certains d’entre eux) fort agréable et plus généralement de tous les moments de bonheur que peut procurer une relation amoureuse (probablement un peu fantasmée faute d’expérience de la chose).

C’est le problème avec les religions, il suffit qu’un homme (Evidemment pas un Dieu et surtout pas une femme), à une époque et dans un contexte politique, géographique, social…tout à fait spécifique, décrète une règle au nom de Dieu (souvent une interdiction) pour qu’elle devienne un dogme que tous ses successeurs devront respecter et justifier sous peine de passer pour hérétiques !
Et en la matière, Benoit XVI me parait particulièrement zélé !

Reconnaissons que ces interdictions peuvent prendre des formes très variées, les religieux sont très imaginatifs en la matière, entre l’interdiction de manger du porc et celle d’utiliser un préservatif en passant par le célibat obligatoire des prêtres et des religieuses, la liste est longue !

Hasard du calendrier, comme on dit, j’apprends que l’ex curé d’Asson, Léon Laclau, se marie avec celle qu’il fréquente depuis 20 ans ce qui lui valut son défroquage par une Eglise décidemment bien obtus.

Rappelons nous que lorsque sa liaison a été dévoilée, l'évêque de Bayonne avait écrit à Léon Laclau : « Votre existence scandalise, désoriente et peine de nombreux chrétiens »…si, si rien de moins !

La réponse de Léon est pourtant claire, belle et pleine de vérité : « Je l'aime depuis 23 ans, d'un amour humain, profond, chrétien et je ne vois pas en quoi elle pouvait nuire à l'exercice de ma prêtrise. »

Comble de la mesquinerie dogmatique, ils ne pourront pas se marier à l’église puisque l’Eglise l’interdit à tous ceux qu’elle a chassés (pour de bonnes ou mauvaises raisons) de ses rangs !

Souhaitons tous nos voeux de bonheur aux jeunes mariés !