Magazine Journal intime

Desertion!!

Par Crapulax

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On part finalement le 29, pas le 28. Non pas pour la météo mais parce qu'au retour de notre ballade autour de Faial, nous constatons que Jim est parti, non sans soigner une certaine mise en scène: Drap pendu impéccablement sur le portique; cabine rangée; ciré, bottes et harnais en évidence; jaquette du billet d'avion  de la TAP froissée sur la table à carte. Propre et sans appel. A la vue de l'oeuvre, interdit, Jérôme doute encore. Pour ma part, je connais l'animal, et pas besoin de s'attarder plus d'un dixième de seconde sur l'ensemble, c'est une certitude: Jim est parti.

Gueule de bois du moment, relayée par celle du lendemain car cette désertion froide donne matière à discuter autour d'une innocente bouteille de Cachaça et de nombreuse bières chez Peter. Jérôme est remonté à bloc en pensant à ces jours et ces nuits partagées, à rassurer ses angoisses, à vivre des moments forts. Je connais Jim et comprends sa fuite avant de m'énerver contre lui vers 4h du mat, une fois ivre. Au matin, rien de grave, juste un peu de tristesse. On peut avoir peur en bateau et/ou ne pas supporter une remarque  désobligeante. Partir ne pose aucun problème mais déserter sans même dire au revoir est douloureux pour ceux qui restent, ainsi que pour celui qui s'en va, j'en suis persuadé.

Nous pensons un moment débaucher un des équipiers du Via 36 voisin, qui semble s'emmerder là-bas, pour terminer le voyage mais le perspective de boucler le périple à deux est trop plaisante. Au moins, cette journée supplémentaire, necessaire pour nous remettre de nos excès de la veille et du départ de Jim, nous donne l'occasion de laisser notre trace artistique sur les quais de Horta. Un peu minable par rapport aux réalisations de nos prédecesseurs mais bon. C'est mieux que rien.

Le 29 au matin, pendant que je fais la clearance au quai des douanes, Jérôme part chercher le peu qui nous manque : pain, clopes et alcool. Sauf qu'en pays portuguais, le dimanche, c'est sacré, alors va pour quelques pains dans la seule boulangerie ouverte. Quant aux clopes et à l'alcool, too bad. La perspective de passer les 2-3 prochaines semaines avec deux paquets de cigarettes et une demi-bouteille de porto est un régime un peu trop monacal à mon goût. Tant pis, on est parti....


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