Gibraltar

La photo est un peu nullasse, c'est vrai, mais c'est histoire de dire qu'on y était. "I was here". Il faut dire que ni Jim ni moi n'avions pris d'appareil et que celui de Jérôme est une sorte de gadget. Alors, en guise de zoom, ne reste que le système D, visée par un des oeils de la jumelle.
Passage du détroit de Gibraltar comme dans un rêve. Calmasse d'abord, ferlage des voiles et mise en route du bouzin, puis portant et courant favorable, puis ciseau. Tranquillou à 11 noeuds fonds en zig zag entre les cargos du matin. Tanger à tribord, Tarifa puis Gibraltar à babord. Ouahhhou!!!
Bien mérité parce que cette dernière nuit pleine balle n'a pas été de tout repos. Descendus un poil bas au sud à proximité des côtes marocaines, il a fallu slalomer entre les bateaux de pêcheurs qui n'allument leurs feux de position que lorsque la collision est imminente. Ils étaient nombreux et probablement adeptes du "inch allah". En tous les cas, sans pour autant les maudire, j'ai abandonné Hornblower et débranché le pilote pour passer des heures à leur passer ras la moustache, très, trop viite, en me demandant ce que donnerait un éperonnage de mes 12 tonnes sur une barcasse de pechous que j'apercervais trop tard. Jérôme a eu Cabo Sao Vincente, j'ai eu mes pécheurs marocains. Je n'ai pas cherché longtemps mon sommeil quand Jérôme m'a relevé.