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Dopage: faut-il accepter le retour de Basso ?

Publié le 29 octobre 2008 par Pierre

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Un Tour de France 2008 prometteur

Dans le cyclisme, la recherche des tricheurs est très sévère et encore cette année, plusieurs coureurs de premier plan ont été contrôlés positifs durant le Tour de France grâce à la diligence de Amaury Sport Organisation (ASO), de la Fédération Française de Cyclisme(FFC) et de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD). Ont ainsi pu être « rattrapés par la patrouille » : Riccardo Ricco et son compère de Saunier Duval Leonardo Piepoli, qui avaient fait un (pitoyable) show dans les Pyrénées, le très modeste Moses Dueñas (Barloworld) et chez les Gerolsteiner le patibulaire Stefan Schumacher, qui jouait avec le feu depuis des années, et Bernhard Khol, l’espoir autrichien qui a terminé troisisième du Tour avec le maillot à pois du meilleur grimpeur sur le dos. Triste bilan… mais ô combien rassurant pour la lutte contre le dopage.

 Depuis, les anciens tricheurs convaincus de dopage annoncent, les uns après les autres, leur probable retour à la compétition : Landis, Vinokourov, Hamilton, Heras… Et certains viennent de le faire, tel Ivan Basso qui a terminé troisième de la Japan Cup.Un très bon résultat.

  

Ivan Basso, un grand espoir brisé

 Ivan Basso a été un grand espoir du cyclisme italien au début des années 2000, finissant notamment meilleur jeune sur le Tour 2002 dans l’équipe Fassa Bortolo. Sa progression va être linéaire et c’est au sein de l’équipe CSC qu’il va marquer les esprits en étant le seul sur le Tour de France à être capable d’accompagner Lance Armstrong dans les arrivées au sommet. Il terminera ainsi respectivement 3eme puis 2eme des Tours 2004 et 2005. En 2006 il écrase de sa supériorité le Giro, quelques semaines avant le grand départ du Tour 2006 à Strasbourg. Malheureusement pour lui, entre temps l’affaire Puerto prend une tournure plus sérieuse et des poches de sang lui appartenant sont identifiées, sous le nom de code Birillo. Il est donc naturellement exclu avant le départ, comme Ullrich. Mais contrairement à l’allemand, Ivan Basso fera des aveux et sera suspendu deux ans. Il déclarera d’ailleurs : «Il me reste la honte d’avoir sali mon sport, mais je suis en règle, heureux de courir », rappellant ainsi opportunément deux choses, fondamentales pour tout sportif :

- le sport, le cyclisme en l’occurrence, ne doit pas être uniquement un moyen de gagner de l’argent mais avant tout une passion,

- que les sportifs ont une responsabilité en termes d’image, ils se doivent d’être exemplaires par respect pour leur sport et pour le public (notamment les jeunes).

Faut-il l’accepter dans les courses ?

 Ayant purgé sa peine, d’un point de vue réglementaire on ne peut s’opposer à ce qu’il prenne une license et soit repris dans une équipe professionnelle, ce qu’a fait Liquigas, spécialite en la matière.

Les tenants d’une ligne dure contre le dopage seront favorables à ne pas inviter ce coureur dans leur course estimant que cela nuira à leur image. Ce à quoi l’UCI, le gouvernement du cyclisme, leur répondra qu’Ivan Basso est en règle…

Les tenants d’une ligne intermédiaire, probablement légitimistes, accepteront ce retour, avec méfiance et sans grand enthousiasme.

Enfin, certains estimeront qu’Ivan Basso a payé, que tout le monde fait des fautes qu’il faut savoir pardonner et que de surcroît, cela peut-être l’opportunité de montrer qu’il est possible d’être cycliste et de gagner des courses sans se doper.

Le cas Basso, un cas particulier

Ivan Basso a eu le courage d’avouer, contrairement à Ullrich, Landis, Vinokourov et consorts qui ont créé une ambiance délétère autour de leur sport en persistant à tout nier en bloc. 

Un autre coureur avait lui aussi avoué s’être dopé, c’était David Millar. Depuis, ce coureur intelligent est revenu dans lepeloton, a gagné des courses mais surtout, est devenu un autre homme, pesé, serein, qui ose parler du dopage et des erreurs qu’il a commises.un repenti en quelque sorte, qui fait du bien au sport cycliste en ce qu’il montre plusieurs choses : qu’on peut être un bon professionnel « clean », qu’on peut changer et devenir réglo et surtout, que personne n’est infaillible, surtout à 24 ans dans le tourbillon du sport professionnel. 

Ivan Basso, garçon lui aussi intelligent, semble prendre le même chemin. Il n’a cessé de s’entraîner pendant sa suspension et a décidé de jouer la transparence la plus totale en mettant en ligne sur internet l’intégralité de son programme. 

Alors la question se pose : faut-il accepter de tels retours, notamment sur le Tour de Fance 2009 ? Certains pensent que le seul moyen dissuasif c’est la sanction à vie dès la première infraction, d’autres pensent qu’il faut taper dans le porte-monnaie… La réponse n’est elle pas aussi dans et la prévention et dans la protection de ces coureurs face à un environnement médical,irresponsable, face à l’appât du gain qui pousse à aire n’importe quoi ? En d’autres termes, comment se prémunir des deux principales dérives du sport professionnel ? 

François


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