Alors que les voyants de l’économie sont au rouge, le salon bordelais n’a jamais autant attiré les commerçants. Explications avec François-Bernard Martin, le directeur général de l’événement
Alors que l’on ne parle plus que de crise, de pouvoir d’achat et de dépôts de bilan, Conforexpo s’apprête à ouvrir ses portes à Bordeaux-Lac du 31 octobre au 11 novembre. On aurait donc tendance à penser que la grande foire régionale consacrée à l’aménagement de la maison risque d’être sévèrement touchée par la conjoncture. «Tout faux», répond François-Bernard Martin, le directeur général de Congrès Expositions de Bordeaux (CEB), la structure organisatrice de l’événement. Mieux, le cru 2008 de Conforexpo a déjà battu des records. Explications.
Est-ce que Conforexpo, qui débute vendredi au Parc des expositions, va être touché par la crise ?
François-Bernard Martin : Pour ce qui est de la commercialisation, nous allons faire le meilleur Conforexpo que nous ayons jamais fait. Il nous restait 15% à commercialiser au 15 septembre, c’est-à-dire au moment où la crise s’est déclenchée, et aujourd’hui nous avons dépassé nos objectifs.
Comment l’expliquez-vous ?
Un certain nombre d’exposants font une grosse partie de leur chiffre d’affaires annuel chez nous. Donc ils savent qu’il faut qu’ils soient présents à Conforexpo. Je crois même que plus les difficultés sont grandes, plus un commerçant à besoin de participer à ce type de salon. Et puis, toutes les expériences précédentes de crise montrent que les foires et les salons sont en quelque sorte des amortisseurs de crise. Mais attention, il ne faut pas pour autant faire «Cocorico».
Comment s’annonce la fréquentation du salon ?
Que vont faire les consommateurs ? C’est bien la question. La semaine dernière, à Montpellier, les organisateurs ont fait leur meilleure foire de ces cinq dernières années. Alors il y aura peut-être des visiteurs qui n’achèteront rien, mais je crois que les thèmes proposés à Conforexpo sont très porteurs.
Pourquoi ?
Les études récentes sur le pouvoir d’achat montrent que les Français rognent essentiellement sur leur budget des vacances. En revanche, ils ne rognent pas sur l’aménagement de la maison, l’isolation, la décoration, la salle de bains... Bien sûr il y a des secteurs qui souffrent, comme celui de la piscine, mais ce thème de la maison, même en période de crise est plus porteur que d’autres. Quant aux loisirs, ce que nous proposons, ce sont les loisirs morcellés, le sport que l’on peut faire sans trop d’investissement financier. Donc nous avons deux thèmes qui me semblent être dans l’axe de préoccupation des Français.
Propos recueillis par Sébastien Marraud