En ces temps d'examen budgétaire pour l'exercice 2009, on fait les comptes, même si l'addition se paiera plus tard. "Connivence de classe" ?
Que faire avec moins de 300 millions d'euros ?
Trois exemples de ces derniers jours : on peut acheter des avions pour le Président, subventionner 100 000 embauches ou alléger les impôts de 16 000 contribuables....
Grâce à l'excellent SECRET DEFENSE de Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération, on a appris en effet que les avions présidentiels couteraient la bagatelle de 280 millions d'euros au budget de l'Etat en 2009. Nicolas Sarkozy a bien évidemment évité de parler du sujet lors de son discours sur la dite loi de programmation militaire.
La loi de programmation militaire 2009-2014, qui sera adoptée ce matin en Conseil des ministres, prévoit l’acquisition d’un nouvel Airbus A330-200 pour les déplacements du président de la République et des autorités gouvernementales. A plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy a exprimé le souhait d’avoir son propre Air Force One. L’armée de l’air va donc acheter d’occasion un Airbus qui vole actuellement sous les couleurs d’Air Caraïbes.Les sommes prévues pour les 100 000 contrats aidés supplémentaires en 2009, annoncés par Nicolas Sarkozy mardi dernier, s'élèvent à 250 millions d'euros.
Deux avions d’affaires Falcon 7X, le dernier né de Dassault, seront également commandés. Avec la modernisation des moyens de transmissions à bord, l’installation de systèmes d’autoprotection contre les missiles sol-air et les équipements d’évacuation sanitaire, la facture globale atteindra 280 millions d’euros. En revanche, un des deux Airbus A319 de l'ETEC sera revendu sur le marché de l'occasion.
Ces achats représentent 0,28% des 101 milliards d'euros qui seront consacrés à l'équipement des forces au cours des six prochaines années.
Le bouclier fiscal a coûté 246 millions d'euros au budget de l'Etat en 2007 pour 16 000 bénéficiaires. Parmi eux, 671 contribuables ayant un patrimoine de plus 15,5 millions d'euros se sont vus restituer 68% de la somme, soit 231 900 euros en moyenne.
Les milliards de la dette
Le projet de budget 2009, à l'examen à l'Assemblée Nationale depuis quelques jours, révèle ses fausses surprises. Ainsi, le charge de la dette publique, c'est-à-dire le paiement des agios et le remboursement, coûterait quelques 44 milliards d'euros l'an prochain. La dette s'élèvera à 66% du PIB. L'Etat a prévu d'emprunter 135 milliards d'euros supplémentaires l'an prochain.
Inégalités fiscales
Quelques 7 000 contribuables aisés (7076 foyers disposant d'un revenu fiscal de référence de plus de 97 500 euros) n'ont payé aucun impôt sur le revenu en 2007. Même Le Figaro note que la proportion de foyers aisés échappant à l'impôt est en forte progression.
Le gouvernement et les parlementaires ont prévu de plafonner quatre niches fiscales: les exonérations dans le cadre de la loi Malraux sur le patrimoine, celles pour les loueurs de meublés professionnels et les investissements productifs et locatifs dans les DOM-TOM. On attend toujours le plafonnement global qui, seul, permettra de rétablir un peu d'équité dans le dispositif.
Quels emplois aidés ?
Alors que Sarkozy annonçait vouloir aider 100 000 emplois supplémentaires en 2009, l'Etat jouera le mauvais élève en réduisant de 30 600 postes la Fonction Publique, dont 13.500 pour la seule Education nationale, 8250 dans la Défense, et 2953 à l'Intérieur.
Le budget du ministère de l'Emploi baisse lui de 5%.
In fine, le gouvernement promet 50 000 emplois privés créés en 2009, une croissance du PIB à +1% (optimiste), et une inflation brutalement redescendue à +2% (contre 3,6% actuellement).&alt;=rss