Selon le WWF, qui calcule l’empreinte écologique de l’humanité, la Terre arrivera à saturation en 2030 environ. Attention, il ne s’agit pas de dire qu’elle sera trop peuplée : les réflexes malthusianistes de certains commentateurs plus ou moins avisés ne sont au final qu’une réponse simpliste à un problème plus complexe. Si les ressources étaient convenablement gérées, la Terre pourrait porter et nourrir environ 12 milliards d’humains, or la probabilité pour que la population mondiale atteigne ce chiffre est à peu près nulle. Partout dans le monde, à des rythmes certes parfois chaotiques, la transition démographique est soit achevée soit en cours. Cela signifie, pour aller vite, que partout la fécondité tend à baisser ; et si la population mondiale augmente encore très vite aujourd’hui (6,7 milliards en 2008, probablement 7 milliards en 2011 ou 2012), elle devrait plafonner aux alentours de 9 milliards vers 2050.
Donc, pour revenir au sujet du jour, quand on parle d’empreinte écologique on ne parle pas de surpopulation mais de gestion des ressources : l’eau, les terres arables, les hydrocarbures, … Selon le calcul du WWF, auquel Libé consacre un article, si le rythme de consommation de ces ressources ne fléchit pas de manière sensible, il nous faudra l’équivalent d’une deuxième planète en 2030, date à laquelle, selon l’INED, nous devrions être environ 8,3 milliards. D’où l’urgence de modifier radicalement nos modes de vie, nos manières de consommer, pour que tout le monde sur terre ait enfin sa part du gâteau d’une part, et pour que, d’autre part, nous ne soyons pas, nous et nos descendants, contraints à une décroissance drastique et brutale, une sorte de retour forcé aux temps anciens.
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