Magazine Journal intime

Mes citations fétiches

Par Ingridfarenheit
Il ne s'agit pas du tout de ce que vous croyez. Aucun malheur n'est merveilleux. Mais quand l'épreuve arrive, faut-il nous y soumettre? Et si nous combattons, quelles armes sont les nôtres?
... il s'agit de proposer que la parole est au corps ce que le papillon est à la chenille.
Boris Cyrulnik, Un merveilleux malheur, Odile Jacob, Paris, 2002.
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Oh ma fille à l'eau turquoise, continue de lire, baigne-toi dans les voyelles, vois se dresser le bleu et la forme paresseuse des animaux, vois ce qui dort et ce qui mène à des yeux pâles presque transparents, à des bords immobiles et calmes n'appartenant à personne, pas même aux fruits, vois ce qui se dessine et descend en spirale en toi. /.../
Biscuits déposés sur l'assiette comme un instant d'amour.
Louise Warren, la pratique du bleu, l'Hexagone, Montréal, 2002.
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''Do you know what an ancestor is, Noel?'' his mother asked while stroking his hair. He felt euphoric whenever his mother stroked his hair. As she spoked he saw blades of burnt-orange grass swaying gently in magenta mist.
Jeffrey Moore, The Memory Artists, Viking Canada, Toronto, 2004.
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Nous nous sommes agenouillés tous les deux devant la statue en porcelaine de la Vierge tenant dans ses bras l'Enfant Jésus de Prague. Ensuite, Da m'a demandé d'aller me coucher. Elle a demandé le pardon pour son seul ennemi, ''le riche Bombace qui veut me mettre à la porte de cette maison que j'ai construite de mes propres mains. Le mortier a été fait avec mon sang. Et j'ai porté une seule et unique robe noire durant cinq ans que je lavais chaque soir pour la remettre le lendemain matin. Je faisais croire à tout le monde que c'était le deuil de ma mère que je portais, puis celui de mon père, enfin celui de mon frère Iram qui est encore bien vivant à Boucan-Bélier, inutile de dire que je ne mangeais qu'un morceau de pain avec mon crachat, et tout ce sacrifice, je le faisais pour pouvoir construire cette maison et donner un toit à mes filles, et aujourd'hui, le riche Bombace veut m'envoyer sous les ponts avec mon petit-fils... Marie, vous qui êtes une mère comme moi, je vous supplie d'intervenir auprès de votre fils pour qu'il arrête, comme son père l'a fait avec Abraham, le bras qui s'apprête à poignarder une veuve...''Les prières de Da sont généralement si compliquées que je m'endors toujours avant qu'elle ne dise amen.
Dany Laferrière, Le charme des après-midi sans fin, Lanctôt, Montréal, 2001.
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De mes premières années, je ne retrouve guère qu’une impression confuse : quelque chose de rouge, et de noir, et de chaud. L’appartement était rouge, rouges la moquette, la salle à manger Henri II, la soie gaufrée qui masquait les portes vitrées, et dans le cabinet de papa les rideaux de velours ; les meubles de cet antre sacré étaient en poirier noirci ; je me blottissais dans la niche creusée sous le bureau, je m’enroulais dans les ténèbres ; il faisait sombre, il faisait chaud et le rouge de la moquette criait dans mes yeux. Ainsi se passa ma toute petite enfance. Je regardais, je palpais, j’apprenais le monde, à l’abri.
Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée.
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Il y eut un temps où, avant de savoir lire, je me logeais en boule entre deux tomes du Larousse comme un chien dans sa niche. /... /Des livres, des livres, des livres... Ce n'est pas que je lusse beaucoup. Je lisais et relisais les mêmes. Mais tous m'étaient nécessaires. Leur présence, leur odeur, les lettres de leurs titres, et le grain de leur cuir...
Colette, La maison de Claudine.
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Le voyage n'est nécessaire qu'aux imaginations courtes.
Colette

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