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"Misery"

Par Loulouti


Hier j'ai revu avec un réel plaisir le  long métrage "Misery" de Rob Reiner à partir d'un roman éponyme de Stephen King.
Paul Sheldon (James Caan) est un écrivain en vogue qui a bati son succès avec la saga d'une héroine romantique, Misery Chastain. Mais l'écrivain souhaite passer à autre chose car la réussite commerciale lui pèse.
Retiré dans les montagnes pour rédiger un nouveau roman très différent, Paul Sheldon a un très grave accident de voiture sur des routes enneigées et verglacées au moment où il quitte son chalet qui lui sert de villégiature.
L'écrivain est sauvé par Annie Wilkes (Kathy Bates) une ancienne infirmière qui déclare être "sa plus fervente admiratrice".
 
Cloué sur son lit et sujet à de vives douleurs, Paul Sheldon va vivre un véritable cauchemar.
"Misery" est peut être l'une des meilleures adaptations de l'oeuvre de Stephen King. La fidélité au roman est de mise à chaque scène, chaque échange entre Paul et Annie.
Malgrè les grands espaces de la montagne, on ressent assez rapidement le climat étouffant du huit clos. L'ambiance est pesante. Paul Sheldon vit de très longues semaines dans un pièce unique sur un lit de fortune et d'infortunes, torturé physiquement et surtout mentalement par sa plus grande fan. L'écrivain alterne entre espoirs et déceptions, répit et crainte. Il est sujet aux sautes d'humeur de son ange gardien.
La mise en scène de Rob Reiner est splendide. La tension psychologique s'installe progressivement et nous prend aux tripes pour ne plus nous lâcher.
Sur le fond le long métrage, et en écho le livre de Stephen King, nous pose de nombreuses questions et amène le lecteur/spectateur à s'interroger sur le métier d'écrivain, sur l'angoisse de l'artiste face à sa feuille blanche.
Paul Sheldon est un autre Stephen King mais l'angoisse que ressent un auteur face à la critique, qu'elle soit bonne ou mauvaise, est exactement la même. Le romancier en général est soumis au jugement des autres, à des variables qu'il ne peut maîtriser.
Et parfois un auteur se trouve face à des fans qui, à force de s'accaparer les oeuvres d'une manière excessive, tombent dans la démesure la plus totale. La folie d'Annie l'infirmière traduit un désir d'appropriation du roman "Misery" et un refus que cet univers puisse changer. L'infirmière n'arrive plus à distinguer le rêve du réel, le faux du vrai, le romancé du concret. Sa chute est sans limite
Rob Reiner réalise un tour de force génial en imbriquant parfaitement le livre "Misery" dans le long métrage "Misery".
James Caan est un comédien que j'apprécie et sa performance dans "Misery" est étonnante. L'acteur est crédible dans le rôle de cet écrivain décidé à survivre malgré tout.

Mais c'est surtout l'interprétation de Kathy bates qui éblouit le spectateur. Sa composition d'infirmière dérangée est unique. Tour à tour protectrice, attentionnée puis menaçante et carrément disjonctée. L'actrice est plus que convaincante de bout en bout. Elle nous terrifie et nous glace d'effroi. Un rôle unique, le rôle d'une vie
"Misery" est un long métrage surprenant, imprévisible, éprouvant. Une oeuvre très bien mise en scène. "Misery" est aussi un long métrage qui a du sens. Forcément on ne peut que s'interroger sur le rôle et le positionnement des fans dans un processus de création.
"Misery" est sorti en 1991 dans les salles obscures mais est déjà devenu un grand classique du cinéma.
A voir absolument.
Je ne suis pas spécialement impressionnable au cinéma, j'ai vu les choses les plus horribles mais à chaque fois que je regarde cette scène dite du "Sabot", j'ai les cheveux qui se hérissent.


"Misery" - kewego

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