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L’impersonnalisation de la société

Publié le 19 mai 2008 par Bastogi

Il est rare que j’aborde sur ce blog des sujets qui me touchent personnellement. Mais là, la situation actuelle fait que je souhaite partager avec vous mes impressions du moment…
Je trouve que notre société devient de plus en plus impersonnelle.
Certes, ce phénomène ne date pas d’hier (on entend suffisamment les « anciens » regretter que nous connaissions mieux – par le biais d’Internet, le nom des personnes qui se trouvent à l’autre bout du monde plutôt que celles qui se trouvent juste à côté de nous), mais j’ai l’impression qu’il s’est fortement accentué depuis ces derniers mois.

Premier exemple de cette « impersonnalisation » de notre société : les grandes surfaces. Ces grandes surfaces qui – il n’y a encore que quelques années, étaient là pour permettre même aux plus modestes bourses de bénéficier des produits divers et variés du monde entier ; ces grandes surfaces qui peuvent aujourd’hui faire la pluie et le beau temps en jouant à leur guise sur les prix.
Non pas que celles-ci soient seules responsables de la crise du pouvoir d’achat que sont en train de traverser les Français, comme voudraient nous le faire croire notre gouvernement – avant de proposer de combattre cette dernière en favorisant le développement de ces dites grandes surfaces (allez comprendre !) ; mais force est de constater qu’elles ont tout de même un rôle dans tout ça : personnellement, c’est aux marchés (que l’on retrouve hebdomadairement dans presque chaque village) que je trouve les meilleurs prix, c’est donc ceux-ci que j’aurais cherché à développer.
Bref, les grandes surfaces, derrières leurs bonnes intentions (en tout cas affichées), en sont arrivées à nous proposer par endroits des choses aussi insensées que des journaux ou des développements photos – sans parler des télévisions, de l’outillage et autre accessoires automobiles, et souhaitent même nous proposer aujourd’hui des médicaments (à petits prix, bien évidemment) ! Résultat : nous voici accourir dans ces magasins on ne peut plus impersonnels où nous allons rager et pester sur le monde présent dans les rayons et/ou en caisse, et où nous n’allons saluer – presque par obligation, que la caissière qui nous répondra avec le même sourire que celui de Mercredi…

Autre exemple : ces grandes sociétés nationales ou multinationales, lorsque ce ne sont plus carrément que des grands « groupes » qui n’hésitent pas à fermer des points de vente et/ou à monter le prix des produits (souvent de première nécessité) lorsque leur bilan se retrouve légèrement en dessous de ce qu’ils espéraient s’ils n’avaient pas perdu une (infime) partie de leur bénéfice dans les subprimes, tout en ignorant totalement les conséquences de leurs caprices faits et gestes… A l’inverse - et pas forcément plus glorieux, ne voyons-nous pas de plus en plus les employés de ces sociétés à la limite de ne même pas connaître l’activité de l’entreprise qui leur permet de manger tous les jours ? Des personnes qui semblent ne pas beaucoup se soucier de la santé de leur entreprise lorsque ce n’est pas directement de la satisfaction du client, toujours prêtes à râler sur leur situation, leur condition de travail ou leur salaire ? De quoi se demander parfois si ces personnes seraient capables de subvenir à leurs besoins en faisant tourner leur propre société s’il n’y avait pas un patron (qui n’ose - ou ne peux, pas les licencier) pour leur verser leur SMIC mensuel…
Je sais bien qu’il ne faut pas faire d’un cas une généralité, mais – d’un côté comme de l’autre, j’ai l’impression que ces attitudes semblent de plus en plus se généraliser justement…

Toute cette impersonnalisation, ajoutée à la montée d’individualisme récente qui a abouti à l’élection de Nicolas Sarkozy l’année dernière (non pas que je dise que celle-ci soit néfaste en soi), nous conduit à une société basée sur le profit immédiat, le temps libre et les loisirs ; conséquences directes et fâcheuses du Capitalisme poussé à son apogée.
Les lecteurs réguliers du Salon savent bien que je ne pourrais jamais soutenir un système économique tel que le Communisme (en grande partie à cause de la nature de l’Homme), mais cela ne signifie pas que je sois un défenseur inconditionnel du Capitalisme… Aussi, je pose la question – sauf que cette fois je ne la pose plus à nos politiques, mais à nos intellectuels, penseurs et économistes :

Quand – plutôt que de vous en remettre constamment à la fatalité, allez-vous vous pencher sur une solution alternative (autre que le Communisme que vous ramenez toujours tel une bête noire dès que le sujet est abordé) à notre système actuel ?


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