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"La fac c’est moins pire que je croyais !" l'expérience de S Beaud

Publié le 30 octobre 2008 par Anonymeses
« La fac c'est moins pire que je croyais ! » , Stéphane Beaud, Penser la crise de l'école. MAUSS n° 28, 2006

Précédemment je résumais l'émission de La suite dans les idées sur la crise de l'école. L'emploi de ce terme pour décrire la situation de l'école me gêne pour plusieurs raisons que je n'exposerais pas ici, sauf pour dire que l'école me semble fonctionner, et même bien fonctionner pour certaines catégories de la population, ce qui n'a pas changé depuis les travaux de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron.

Ce numéro de la revue du MAUSS reprend donc ce qualificatif très (trop) englobant. Pourtant la richesse de ses approches et des ses contributions en font un ouvrage à lire, pour tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'école.

Je parlerai plus précisément d'un article de Stéphane Beaud sur l'état inquiétant de l'université. Son point de vue est intéressant car il a exercé dans le secondaire, à l'université de Nantes et à l'ENS d'Ulm. Il peut ainsi comparer ces deux institutions d'enseignement supérieur. Sans surprise, il constate un écart croissant entre la fac et l'ENS au niveau « des conditions de travail des doctorants, de taux d'encadrements, mais aussi en terme de niveau de formation des étudiants et de niveau d'exigence »...Un étudiant de fac travaille en moyenne deux fois moins qu'un étudiant de CPGE, mais cela s'explique souvent par son activité professionnelle menée en parallèle. Bernard Lahire a également montré un autre aspect du travail à la fac. Les contraintes sont souvent très faibles sur les étudiants et il est difficile de se fixer des échéances et une régularité dans le travail quand on est totalement libre et que la pression qui pèse sur nous est lointaine. Et pourtant, comme le fait remarquer Stéphane Beaud, la fac représente un moyen d'émancipation, plus éloignée des contingences de l'emploi. Elle peut également être un révélateur de ses attraits pour le savoir, un milieu propice à la réflexion sur soi et sur le monde qui nous entoure. C'est sur ce point qu'il faudrait donc insister, plutôt que d'alimenter « l'idéologie anti-universitaire » qui finalement produit ce qu'elle affirme, un désengagement de l'Etat dans son financement et une détérioration des conditions d'enseignement qui lui sont faites.

par Benoit


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