Le secrétaire d’Etat Luc Chatel était à Niort ce matin pour la cellule de crise convoquée en préfecture, après l’annonce de la liquidation de Camif-particuliers . Ambiance tendue à l’intérieur, manifestation pacifique de quelque 200 personnes à l’extérieur, encadrement policier discret. Pas de miracle, pas de surprise. « Nous savions par avance les mesures qu’il allait proposer, y compris les montants », a déclaré une syndicaliste devant les télés . Les salariés licenciés devraient ainsi recevoir 90% de leur salaire net durant 8 mois. Mais après ? Chacun sait que moins de la moitié des anciens salariés du groupe Camif licenciés lors des précédents plans de restructuration n’ont pas retrouvé de travail…
On s’interrogeait à Niort, et même dans les commentaires de la chronique précédente, sur le montant des salaires à la Camif. J’ai demandé au hasard à un salarié, bonnet vissé sur le crâne devant les grilles de la préfecture. Réponse : « Je gagnais 1300 € nets après 23 ans de boîte comme ouvrier qualifié ». Pas vraiment une paie de privilégié. Lui et d’autres manifestants m’ont en revanche parlé d’un nombre étonnant de cadres (plus de 500 dans ce qui reste du groupe CAMIF ) dont les plus haut placés palpaient bonbon…
Mais un coup d’œil suffisait pour deviner que les plus hauts salaires n’étaient manifestement pas beaucoup à avoir fait le déplacement ce matin… Et puis toujours ce sentiment d’injustice face aux salaires, aux chèques de départ et à l’impunité dont ont joui les responsables du naufrage. « Il y avait bien un conseil de surveillance, mais ils n’ont pas dû surveiller grand chose », ironisait amèrement un licencié. Qui parlait de « patrons voyous », déjà ?