Acte II - Faust est tombé amoureuse d'une humble villageoise, Marguerite. Il se promène avec elle dans son jardin et l'éblouit par ses manières de grand seigneur. Pendant ce temps, Méphisto se promène aussi avec Marthe, une amie et voisine de Marguerite, à qui le diable fait une cour éhontée. Faust obtient de Marguerite un rendez-vous nocturne et lui donne un narcotique à verser dans le verre de sa mère, afin de faciliter les ébats nocturnes.
Le temps passe. Faust a laissé tomber Marguerite et il accompagne Méphisto au sabbat. Ils gravissent les pentes du Brocken. Une fois en haut de la montagne, Méphisto reçoit les témoignages de soumission des sorciers et sorcières. On lui apporte un globe brillant, symbole du monde qu'il élève comme un ballon, ("ecco il mondo") raillant sa beauté et dénigrant l'espèce superbe, prétentieuse et menteuse qui s'agite dessus. Avec un éclat de rire moqueur, il jette à terre le globe qui se brise en mille morceaux, à la grande joie des sorciers et sorcières qui dansent une sarabande "endiablée". Faust est soudain frappé d'une vision : celle de Marguerite qui a un étrange collier rouge autour du cou. Méphisto lui jure qu'il ne s'agit que de Méduse et la danse infernale recommence.
Acte III : La "vision" de Faust était juste. Marguerite, séduite et abandonnée, attend la mort en prison. Elle a tué sa mère avec le narcotique et noyé son enfant nouveau-né. L'esprit égaré, incapable de comprendre les accusations dont elle est l'objet, elle gît sur un grabas et aspire à l'envol de son esprit. ("L'altra Notte...") Faust, accompagné de Méphisto, parait à la porte de la cellule et la presse de fuir avec lui. Marguerite ne comprend pas pourquoi il veut la libérer mais est prête à le rejoindre dans un merveilleux songe où ils seront libres et heureux. L'intervention de Méphisto fait cependant comprendre à la jeune femme qui il est ; terrifiée à l'idée du supplice, elle rejette toutefois la tentation et se recommandant à la justice divine, se détourne de Faust avec horreur. Les milices angéliques la proclament sauvée ; Faust et Méphisto disparaissent.
Acte IV : Méphisto a transporté Faust dans la Grèce Antique. Faust rencontre Hélène de Sparte et, en extase, tombe amoureux d'elle. Hélène songe avec douleur à son funeste passé qu'elle revoir mais Faust, sous l'habit d'un chevalier du quinzième siècle, lui rend un vibrant hommage. Hélène exprime son enchantement et les deux amants s'unissent dans un duo avant de s'éloigner vers le lieu de leur idylle.
Acte V ou Epilogue : Faust est de nouveau dans son cabinet, surveillé par Mefisto, pour l'instant invisible. Il médite sur sa vie passée et son échec : il n'a nulle part contenté le désir de son coeur. Mafisto cherche à éveiller en lui de vieilles tentations mais Faust s'absorbe dans une contemplation intérieure où il ne veut plus que faire le bien de l'humanité. Méfisto, de plus en plus inquiet car il sent sa proie lui échapper ne sait plus quoi inventer. Faust atteint peu à peu les sommets de la béatitude. Les milices angéliques se font entendre et ce sont elles qui arrachent à Faust la parole qui aurait dû le damner si c'était le Mal qui les lui avait arrachées : "arrête-toi, instant, tu es si beau". Il étreint l'Evangile. Méfisto se débat, cherche à récupérer l'âme de Faust qui vient d'expirer, mais il est enseveli et brûlé par une pluie de roses que les anges déversent sur lui. Il se tort de douleur et, toujours sifflant en signe de défi, n'a d'autre ressource que de s'enfoncer sous terre, vaincu -jusqu'à la prochaine fois. Quant à l'âme de Faust, elle est accueillie par les milices célestes au paradis.
Vidéo 2 : Acte II - "Ecco il mondo" - Samuel Ramey est Méfistophélès - Opéra de San Francisco.
Texte : Voici le monde, vide et rond, il monte, descend, bondit et brille, il danse une ronde autour du soleil, il tremble, rugit, donne et détruit, parfois stérile, parfois fécond, voici le monde. Sur son grand dos antique, grouille une race hideuse, insensée, sauvage, vile, mauvaise, futée, qui à toute heure se dévore, de haut en bas de ce vilain monde. Satan est pour elle une sotte fable, elle se rit et se moque de l'enfer ; elle se moque et se rit du paradis. Ah, par Dieu, comme j'en ris moi aussi quand je songe à ce que je leur cache ! Ha-ha ! Ha-ha ! Ha-ha ! Ha ! Voilà le monde ! Voilà le monde"