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Réformes “transnationales”

Publié le 01 novembre 2008 par Jlhuss

1989_mur_berlin_c_str_old_r.1225523266.jpgLe mythe de l’économie mondialisée sans contraintes ni  contrôle aura duré finalement une vingtaine d’années. C’est après l’effondrement du mur de Berlin, dans les années 90 qu’il a pris son essor. Il y avait belle lurette que l’Europe et l’Amérique capitalisaient sur le dos des pays colonisés ou assujettis mais le “bloc de l’est”, par la crainte qu’il entretenait, par les alliances qu’il liait, mettait un frein efficace à l’expansion sans limite du système. En août 91 l’URSS implose. Jusqu’à cette date, sur la terre, un homme sur trois vivait sous un régime dit “communiste”. Les deux impérialismes s’affrontaient dans une guerre dite froide. Le caractère totalitaire, la corruption, la course aux armements, aux boucliers antimissiles etc. avaient eu raison d’un des “combattants”

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Un espoir se lève alors, de paix d’abord, et de prospérité mieux partagée. Mais au lieu de remettre la marche du monde pacifié entre les mains d’organisations mondiales souveraines et démocratiques, les détenteurs de “l’argent toujours plus” donnent le pouvoir aux seuls États Unis. Leur puissance militaire naguère construite pour affronter l’Union soviétique sert dorénavant à protéger l’ordre du capital financier mondial. Comme déjà du temps de Rome, l’empire détruit les autres formes de pouvoir, les États Nationaux ou toute autre “souveraineté” qui résiste. C’est l’empire qui prime. Nous en étions là. Et les voix qui se faisaient entendre pour décrire le phénomène étaient marginalisées, étouffées ou ridiculisées.

La crise que nous sommes en train de vivre pourrait avoir un mérite, celui de faire à nouveau entendre ces voix, leur redonner de la crédibilité, permettre de reconstruire des digues, des limites, sans pour autant en revenir à des nationalismes exacerbés facteurs de guerres, au contraire.

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Dans tous les pays d’Europe de l’Ouest, il existe suffisamment « d’énergies”  pour défendre des réformes démocratiques contre la dictature absolue et sans frein des marchés. Jusqu’ici cette énergie n’a donné le jour à aucune force politique, dans aucun pays d’Europe. La faiblesse n’est pas la désaffection des électeurs, mais leur éparpillement. Or à l’ère de “l’économie transnationale”, une perspective de réforme qui s’achève aux frontières de l’Etat n’est plus une perspective digne de ce nom. Il faudrait rassembler plusieurs millions de citoyens engagés afin de former une alliance et lui donner une perspective internationale, européenne, justement. Dans tous les partis, il y a suffisamment d’hommes politiques qui savent que la ligne suivie, celle du marché mondial débridé, ne pourra être de longue durée.  Pour une telle « alliance », on pourrait même trouver des soutiens chez les libéraux, du moins chez ceux qui veulent défendre les droits de l’homme. Une « criminalité en col blanc » ne peut les satisfaire, et ils ne s’opposeront pas longtemps à ceux qui réclameront  la mise en place d’un appareil de régulation véritable voire d’une “police” contre ces malfrats. On comprend mieux que les débats franco-français au PS en prévision d’un congrès, fut-il organisé autour d’une cathédrale Royale, sont d’un autre âge. C’est en fait Strauss Khan à Washington, même ébranlé par les secousses d’une libido débridée, qui est un des acteurs potentiels de vraies réformes.

La redistribution organisée au niveau mondial au seul profit des détenteurs de capitaux ne peut perdurer sans drames. On touche du doigt, actuellement, l’extrême fragilité du système. Saura-t-on saisir cette chance que la crise nous offre ? Rien n’est moins certain. Cela dépendra essentiellement de la manière dont la politique s’éveillera ou ne s’éveillera pas à temps de son « hibernation » européenne, et étendra au-delà des frontières nationales ses rêves de réformes. C’est la voie que cherche à explorer Sarkozy; elle n’est pas unanimement partagée. Espérons que le président français finira par convaincre. La tache est rude. Les conséquences sociales de la crise, rendront délicates les initiatives réformatrices et favoriseront les replis sur soi. Là n’est pas, non plus, la solution.

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