Un parfait mélange de ce à quoi ressemblera Skins. Et évidemment quand on se concentre sur Cassie pour le deuxième épisode, ça ne peut être que du bon puisqu'on voit avec cet épisode tout ce que la série maîtrise à la perfection. Entre délires, humour, satire, scénario intelligent et acteurs au top (pour la plupart), on prend son pied et pour un premier visionnage, c'est un choc. C'est le genre d'épisode où on se dit qu'on aurait dû découvrir cette série plus tôt et qu'elle se plante clairement comme un pilier dans le paysage audiovisuel.
Pas étonnant que cet épisode soit bon s'il se concentre sur Cassie. J'ai adoré le début de l'épisode où les scènes s'enchainent parfaitement. Cassie se réveille chez Michelle après une fête mouvementée ce qui fait que l'appartement se trouve dans un état bordélique et les personnages sont inondés dans du vomi. C'est un peu le concept de Skins : un scénario peut-être exagéré et dense mais soutenant un propos crédible. On a aussi un belle diversité dans les cultures et c'est un des points forts de Skins puisqu'on voit Anwar prier avant de s'enfuir avec le reste du groupe dès que les parents de Michelle arrivent. Ca plante bien le début de l'épisode et est à l'image de celui-ci : jonglant entre délire et profondeur.
Si toute la partie concernant Cassie est très bien gérée, le reste n'en est pas moins désagréable à suivre. Je vais commencer par les à-côtés. Déjà l'introduction Chris / Angie est plutôt bien mise en scène, c'est drôle puisque les acteurs ont une bonne alchimie et arrivent à donner du punch à l'intrigue tout en créant l'effet de curiosité. Chris se présente toujours comme étant le rigolo de service et c'est peut-être le problème de ces épisodes dédiés seulement à un personnage dans sa majorité : les autres sont cantonnés à leur caricature. Mais on rit et on a envie de voir le prolongement de cette storyline.
J'adore l'intrigue de Sid avec le fameux Twatter. L'acteur est excellent. Cet air et cette moustache me feront toujours hurler de rire tellement c'est autodérisoire et finalement ça fonctionne parfaitement. Si Mike Bailey n'arrive pas encore à donner la sympathie ou la pitié que mériterait son personnage à première vue, son intrigue est plaisante à suivre. J'adore quand Madison Twatter ordonne aux gens d'arrêter de le fixer. Malheureusement on ne l'aura pas longtemps dans la saison mais chacune de ses apparitions est jouissive à souhaît.
Puis Cassie. Elle avait le potentiel à être un personnage haut en couleur et c'est avec Chris celle qui permet d'apporter à la série le plus de profondeur possible. C'est un excellent démarrage pour la présentation de son personnage. Son anorexie est bien traitée, tout en subtilité sans offrir des scènes ultra dramatiques pour montrer à quel point son problème est grave. Elle reçoit des messages anodins qui lui ordonnent de "manger" et elle pense que c'est Sid qui est l'auteur de ses messages mais il est trop occupé à s'occuper de son problème de drogue qu'il n'a rien fait et fait comprendre à Cassie que c'est son subconscient qui lui procure ce désir de manger.
C'est très bien rendu. Son rapprochement avec Sid est pour le moment assez mal orchestré par contre car les deux personnages n'ont pas d'alchimie, faute à Mike Bailey qui se cherche encore et comme pour Chris, son personnage porte toujours l'étiquette gênante du geek maladroit ce qui lui empêche de gagner en profondeur. Le dernier plan est parfait avec Cassie qui est prête à mordre dans son hamburger. Toute comme la scène dans le bus où la gamine tend à manger à Cassie qui découvre qu'elle lutte inconsciemment contre sa faim. Le genre de détails qu'on ne trouve que dans les séries britanniques et sur le fond, c'est entièrement au bénéfice de la série.
On lance aussi le fil conducteur d'une majeure partie de la saison 1, c'est-à-dire le développement des relations entre parents et enfants. On joue beaucoup sur la caricature pour les parents de Cassie mais là c'est parfait. On éprouve beaucoup de pitié envers Cassie où sa solitude est bien retranscrite. Ses parents sont visiblements plus occupés par leur vie sexuelle que par la santé de leur fille et la relation parent / enfant est peinte de façon très subtile à nouveau, intelligente sans tomber dans le mélodramatique ni le moralisateur. Les répliques se font rares et on remarque les séries intelligentes par leur capacité de faire retranscrire un sentiment à travers une courte liste de dialogues. C'est parfait et bien en rapport avec le reste de l'épisode.
En bref : Un excellent deuxième épisode qui réussit parfaitement à mêler les différents genres. Le format nous est maintenant beaucoup plus familier et on arrive à voir ce que la série peut nous offrir sur le long terme donc on a de suite envie de se lancer dans le prochain. Un des meilleurs épisodes de Skins.