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"Quantum of Solace"

Par Loulouti

Deux ans après l’excellent "Casino Royale", James Bond, alias l’agent 007, nous revient pour de nouvelles aventures. J’ai vu aujourd'hui "Quantum of Solace" réalisé par Marc Foster. Et mon avis est mitigé.
"Casino Royale" fut un pari fort audacieux mais gagné de haute volée. Le cinéma nous  prouvait que la figure emblématique de l’espion le plus célèbre du MI-6 pouvait être envisagée et surtout interprétée de manière différente. Un espion beaucoup plus sombre était né. Un homme avant tout avec ses propres failles.
Dans "Quantum of Solace" James Bond (Daniel Craig) est décidé à en découdre avec la mystérieuse organisation criminelle qui a forcé Vesper Lynd (Eva Green) à le trahir. Sur son chemin il croise Dominic Greene (Mathieu Amalric), un magnat des affaires et la troublante Camille (Olga Kurylenko) qui cherche elle aussi à refermer d’anciennes cicatrices.
Autant vous le dire toute de suite : je suis resté sur ma faim. Quand je vous propose de nombreuses bandes annonces ou des informations sur un film, je le défends en quelque sorte.
Mais par honnêteté intellectuelle je vous dois toute la vérité : ce 22ème opus des aventures du héros créé par Ian Fleming est à mon sens un produit (nous en sommes à l’ère du tout commercial) bâtard.
J’ai trouvé le scénario trop peu étoffé. De ce fait tout basique découle une évidence qui saute aux yeux : ce film est trop court. Il lui manque au moins une bonne demie heure. Les différents protagonistes nous fournissent une masse conséquente de données. Certains pans entiers de l’intrigue sont traités de manière superficielle. Spectateur un conseil : suit bien sinon tu risques d’être largué.
L’autre élément qui choque le spectateur moyen est son déséquilibre notoire,
ce qui nous surprend d’autant plus que "Casino Royale" était fort maîtrisé dans ce domaine.
Sur le plan de l’action la première demie heure est extraordinaire. Peut-être les trente minutes les plus denses de l’histoire du cinéma. La poursuite automobile qui associe vitesse, audace, maîtrise comblera les amateurs du genre. Puis nous enchaînons avec l’épisode du Palio à Sienne, l’un des sommets du long métrage. La course poursuite en hors bord marque la fin de cette de bulle de bonheur pour le cinéphile.
Puis le film s’enfonce dans une torpeur incroyable. Des scènes de parlotte s’enchaînent au grand dam du spectateur.
Sur le fond James Bond nous apparaît comme plus torturé que jamais. Et comme la mode est au héros sombres, voire aux anti-héros, "Quantum of Solace" trace son chemin tout droit dans cette voie. Une oeuvre portée par un message récurrent : James Bond ne lutte pas pour se venger mais cherche à savoir qui sont les êtres qui l’ont manipulé lui et Vesper.
Dans cet opus 007 apparaît comme un être qui obéit peu ou prou aux ordres de "M" (Judi Dench), qui agit en solo. Un professionnel animé par une froide détermination, une résolution qui écarte tout sur son passage, quitte à mettre en péril ceux de son propre camp.
Je ne dis pas que ce virage amorcé avec "Casino Royale" est mauvais en soi mais dans "Quantum of Solace" le clou est enfoncé de manière trop brutale. J’appartiens à une génération qui a adoré (et qui adore toujours) la saga bondienne mais qu’elle est loin la figure glamour du James Bond d’antan. Un héros charmeur, doté des plus ingénieux gadgets et entouré par les plus jolies femmes du monde. Un être maniant l’humour le plus raffiné et capable d’éviter les balles le sourire aux lèvres. Dans "Quantum of Solace" nous revenons à du matériau brut, à de l’humain pur et dur.
Daniel Craig étoffe son personnage de James Bond mais reste un être glacial qui se bat avant tout contre ses propres démons intérieurs. La prestation d’Olga Kurylenko, aux antipodes d'une James Bond girl sensuelle à souhait, ne m’a pas franchement convaincu. Mathieu Amalric est un très bon acteur. Mais sa figure de méchant manque cruellement de charisme, d’amplitude. Dommage.
Au final on peut se dire que le plus grand adversaire qui menace James Bond est James Bond lui-même tant sa rage à poursuivre sa mission impressionne le spectateur.
"Quantum of Solace" n’est pas un mauvais film, bien loin de là. Les scènes d’action sont phénoménales, la réalisation est globalement maîtrisée mais le long métrage souffre de quelques partis pris douteux et d’une durée désastreusement courte.
Le long métrage innove (il débute une heure à peine après la fin de "Casino Royale") mais prend ses distances avec quelques éléments typiquement bondiens. Notre espion risque-t-il de perdre quelques fidèles en route ?
Allez James, revient nous vite.

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