Mon cher José, tu a publié sur ton blog un texte inutilement méchant contre Reynald Harlaut qui, je le sais, ne te veux pas de mal. Tu as ainsi souhaité répondre à « notre correspondant permanent à Washington » qui s'honore de l'importance que tu lui accordes. Saches que si Reynald peut s'exprimer aussi souvent et aussi pertinemment sur mon blog c'est que j'apprécie son style, les sujets qu'il aborde et surtout son sens de l'humour. Voilà quelqu'un qui sait parler sérieusement des problèmes sans se prendre au sérieux.
Au fond, que lui reproches-tu ? D'être dans l'opposition à Franck Martin ? D'être un de ceux (de plus en plus nombreux) qui dérangent et contribuent à bouleverser le tranquille paysage politique lovérien de ces dernières années ? Franchement, José, n'en sois-pas fâché. Dans une démocratie vivante, il faut des minorités pour empêcher les majorités de s'endormir. Il faut une opposition pour que les « pouvoirs » ne fonctionnent pas en vase clos, enfermés dans une tour d'ivoire qui les éloigne des préoccupations basiques.
L'un des rôles de mon blog, c'est celui-là. Ouvrir les yeux et les oreilles de ceux et celles qui me font confiance ou, au contraire, contestent les arguments que j'avance. Je ne m'offusque pas de ces désaccords. Je les joins aux contributions collectives sans lesquelles nos édiles oublieraient les fondamentaux : informer correctement et complètement les citoyens sur leurs projets, dire la vérité même (et surtout) si c'est difficile, accepter l'opposition non pour l'humilier ou la ridiculer mais pour entendre une autre voix pas forcément moins intelligente ou moins sensée.
Tu vois, José, je suis déçu par ta réaction. Je sais que ton blog « est sans connivence et sans langue de bois » mais j'ai de plus en plus de mal à te croire compte tenu du temps que tu consacres au maire-président de l'agglomération et de la bénédiction que tu accordes à tous ses faits et gestes. Comment, d'ailleurs, pourrai-je te reprocher ton engagement auprès de lui, engagement éminemment respectable dans la mesure où il est assumé. Tu n'as (comme moi) aucun devoir d'objectivité ni d'équilibre à respecter. Ton blog, comme le mien, n'est soumis qu'à notre bon plaisir et à celui de le partager avec ceux et celles qui nous font l'amitié de leur visite.
José, je crois que tu t'es laissé emporter et que tu as oublié cette distance nécessaire qui fait qu'on a plus de facilité à rire de celui qui glisse sur une peau de banane que de se moquer de soi-même quand il nous arrive de faire une chute.
Cher confrère, ce petit mot n'est qu'une remarque de dimanche matin. Ne la prends pas pour plus qu'elle n'est. Mais pas pour moins non plus.
Reçois toutes mes amitiés
Le manque d'humour est l'impolitesse de l'espoir.