Selon l’Institut Louis Malardé de Papeete, c’est une intoxication alimentaire consécutive à la consommation de poissons frais, un phénomène de bio-écologie marine complexe, un problème connu depuis des temps immémoriaux dans toutes les mers chaudes.
Les poissons toxiques sont partout en Polynésie, un peu moins aux Iles Australes ! Les zones infectées sont nombreuses et variées : bancs coralliens océaniques, récifs barrières ou frangeants, lagons. Ces zones sont souvent limitées à une passe, une portion de récif, une portion de lagon, ailleurs les poissons sont comestibles ! Mais cela peut varier dans l’espace et le temps ! Une zone peut devenir toxique progressivement et inversement. Une espèce vénéneuse dans une zone donnée pourra à nouveau être consommée. La ciguatera a « des sautes d’humeur »…
Ces poissons toxiques appartiennent le plus souvent aux familles de :
Perches de mer (Haamea, Tuhara, Taivava, Haputu)
Becs de canes (Oeo, Tamure …)
Loches et mérous (Paaihare, Uruati …)
Barracudas (Ono)
Murènes (Puhi-Miti)
Vhirurgiens (Maito, Maroa …)
Perroquets (Uhu, Raepuu, Kukina, Rotea …)
Thons à dents de chien (Vau)
Balistes (Oiri)
TOUS ne sont pas toujours dangereux à manger, mais la liste des poissons toxiques ne s’arrête pas là. Les poissons du large : Thons, Bonites, Ature (famille des Carangidae) , Mahi-mahi (famille des Coryphaenidae), entre autres ne sont jamais toxiques !
Le poison a été isolé, mais sa structure est encore inconnue. Il est très actif, réparti dans la totalité du poisson, en concentration variable, résistant à la chaleur. Au départ, il est produit par un organisme microscopique formé d’une seule cellule à 2 flagelles. Appelé Gambierdiscus toxicus, découvert aux Iles Gambier, il vit fixé sur les algues poussant sur les coraux morts. Il est rare dans un milieu récifal riche en coraux vivants. Les perturbations naturelles (cyclones, tsunami, fortes pluies saisonnières) ou humaines (travaux sous-marins, immersion de matériaux divers, aménagement du littoral) les surfaces de coraux morts augmentent. Le poison est transmis aux poissons herbivores, puis aux poissons carnivores qui mangent les précédents. L’homme devient malade en mangeant un poisson contenant plus de poison que son corps ne peut en supporter. Il n’y a pas de contamination des îles ou atolls de proche en proche. Le phénomène prend sa source séparément dans chaque écosystème.
Conseils pratiques :
Le poison n’altère en rien le poisson dans son apparence, son odeur, son goût, ni même son comportement dans l’eau. Aucun moyen de détection rapide, simple et fiable de la ciguatoxicité en dehors du laboratoire ! Faire confiance aux riverains d’un endroit inconnu de vous quand ils vous disent qu’un poisson local est dangereux à manger. Évitez de consommer les espèces toxiques citées. Videz les poissons aussitôt pêchés. Dans un poisson donné, le foie, la tête, les organes et les produits génitaux sont plus toxiques que les filets. Ne buvez pas l’eau de cuisson des poissons.
Sabine
Un site de médecine tropicale
Extrait d’une thèse de médecine sur le sujet
L’Institut de veille sanitaire, point sur la ciguatera
Laboratoire de recherche sur les micro-algues toxiques
A l’université de Laval au Québec
La ciguatéra, la maladie qui gratte - un film documentaire de Nicolas Jouvin, 2005
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 08 décembre à 08:23
quelle remede pour cette maladie