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Sur le Tour de France, les perfs se succèdent ...

Publié le 25 juillet 2007 par Marc Gauthier
a16dbfe67f6150e2b86b33c8f88ec9e9.jpgCette année encore, le Tour de France propose un spectacle stupéfiant.   Cela a commencé avec les organisateurs qui ont encore promis au début de l'épreuve que celui-ci serait enfin celui du rachat, si si vous allez voir, parce que non mais on vous a pas dit, là les coureurs ont tous signé une charte. Si, une charte, vous vous rendez compte !   Puis il y a eu l'affaire Sinkewitz, suite à laquelle les médias allemands sont partis du Tour, une décision enfin courageuse et normale de la part d'un des acteurs de la grosse machine qu'est le Tour.   Puis les soupçons, comment dire, chargés, concernant Rasmussen, qui n'a pas respecté la procédure de diffusion de son programme d'entraînement des derniers mois, échappant ainsi aux contrôles inopinés, alors que lui-même dit à qui veut l'entendre qu'il prépare le Tour depuis l'automne dernier, et qui surtout, à l'instar des plus grands, s'est miraculeusement transformé en spécialiste du contre la montre pour compléter ainsi merveilleusement sa panoplie de pur grimpeur.   Et enfin, raah lovely, les primés, les ceux qui font aimé le bouzin, avec en tête de peloton Vinokourov le grand, qui applique avec zèle la méthode Landis, nous livrant deux fois coup sur coup le spectacle du courreur perdu puis incroyablement retrouvé le lendemain. Celui-là même qui fit écrire à un journaliste tout pantois, qu"il n'y a que lui pour faire ça". Ah oui ?   L'article, de Florian Egly, publié suite à la 15è étape victorieuse de Vinokourov, vaut d'ailleurs son pesant de cacahuètes pour le nombre de perles qu'on y trouve. Quelques extraits :   "Tour de France extrêmement chargé pour Alexandre Vinokourov" - Chargé, chargé, comme vous y allez...   "Du pur Vino
Il n’y a que lui pour faire ça. Sur une autre planète un jour. Redevenu le plus commun des mortels le lendemain. Pour retrouver les sommets 24 heures plus tard. En l’espace de trois jours, Alexandre Vinokourov a tout connu"
Ah ben oui en effet, en trois jours il a déjà fait mieux que Landis l'an dernier. C'est merveilleux quand même !
  " La tête avait lâché
N’empêche. Il y a à peine dix jours, Alexandre Vinokourov sortait de l’hôpital avec quinze points de suture aux genoux, après sa chute dans l’étape d’Autun"
Ouais, n'empêche.   "«Vino», ce fils de fermier kazakh, n’est pas du genre à lâcher comme ça. A l’orgueil, au panache, à la «Vino» finalement, le coureur d’Astana a eu la réaction du champion qu’on lui connaît"  A la Vino, traduction cycliste du latinisme In vino veritas sans doute.   Le plus drôle dans son cas, c'est sa défense style Chewbaca comme l'écrit versac, où après le couplet attendu sur le complot, Vino tente un truc osé (ah si quand même) en suggérant que sa chute dans les alpes à peut-être dérégle son organisme et pourrait expiquer son contrôle positif aux transfusions sanguines homologues. C'est-à-dire que selon lui, si on a trouvé dans ses veines un sang qui ne lui appartenait pas c'est peut-être parce que sa chute a entraîné une transformation de ses globules rouges. Ben tu m'étonnes, moi quand je me pète la gueule et que je m'égratigne, je change de couleur de cheveux, alors hey, pourquoi le génôme de tes globules rouges il pourrait pas changer quand ça t'arrive dans les Alpes ?
  Mais même après Vinokourov, le meilleur restait à venir, puisqu'aujourd'hui on apprend qu'un coureur de la Cofidis a lui aussi été testé positif, cette fois-ci à la testéstérone. Et cette fois-ci, ça fait très mal à ceux qui juraient hier la main sur le coeur que eux ils sont propres. Car l'équipe Cofidis fait partie de celles qui militent activement pour un Tour propre, notamment à travers le "Mouvement pour un cyclisme crédible", qu'elle a participé au sit-in de ce matin pour protester contre les tricheurs du Tour, et que son directeur d'équipe déclarait la veille suite au cas Vinokourov que cela salissait le Tour... Il est possible que ceux-là soient un peu moins coupables que les autres, même si personnellement j'ai du mal à croire qu'un coureur puisse se doper sans que son équipe le sache, mais quand même, c'est balot. Et on ne parle pas des déclarations outrées de certains angelots auto-proclamés qui il y a quelques années étaient eux-mêmes pris la main dans le sac.   Il faut dire aussi que cette année encore, c'est toute la machine habituelle du Tour qui s'est mise en marche, les médias n'hésitant pas à faire appel comme hier aux symboles les plus vibrants d'un sport pur où les côtes se gravissent à l'eau fraîche. Richard Virenque est en effet intervenant direct auprès de la chaîne eurosport, et consultant sur yahoo sport (lire ses articles concernant les affaires actuelles vous a quelque chose d'assez gratouillant quand on songe que le Tour se cherche une virginité), et Laurent Jalabert, un des shootés les plus célèbres du Tour, est l'intervenant préfére de notre service public.   Mais pour redevenir un peu sérieux, tout ceci explique en fait le plus grand mystère humain (en tout cas à mon sens) de cette épreuve "sportive". J'y reviendrai. 

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