Les récentes apparitions du maire de Clermont Ferrand, Serge Godard, nous l’ont montré bien défait. Est-ce un effet journalistique, privilégiant les gros
plans, pour accentuer la dramatisation du moment, ou bien est il vraiment atteint par les attaques tous azimuts, dont il fait l’objet depuis cette fameuse histoire du trou du SMTC
?
Certainement un peu les deux, car qui pourrait résister sereinement aux attaques dont il est l’objet ? Ses explications embarrassées, contradictoires, ses propositions sans consistance nous
montrent un homme bien ennuyé et qui fait le dos rond en attendant que passe l’orage.
Et orage il y a ! Où plutôt tempête, tornade … !
On voit le tribun de droite Hervé Prononce monter fort efficacement au créneau et Jean Pierre Brenas du groupe d’opposition à la mairie mené par Anne Courtillé se
plonger dans les chiffres des finances municipales pour dénoncer les fameux emprunts à risque qui seraient à hauteur de 40% de l’encours total, ce qui est énorme. (La municipalité de gauche de St
Etienne annonce bien une proportion de 60% des mêmes emprunts à risque…)
Les arguments de campagne électorale de la liste d’Anne Courtillé qui dénonçait la gestion des finances municipales comme aventureuse
et parlait même de « faillite », avaient paru à beaucoup comme excessifs et d’une agressivité gratuite…
Les faits semblent donner raison, à postériori, aux inquiétudes d’Anne Courtillé et, bien sur, son groupe s’emploie à en savoir plus et s’en prend au maire.
Comment, en quelques mois, en est on arrivé là ? Comment Serge Godard, bénéficiaire d’un véritable plébiscite, il y a six mois, en est il arrivé à un tel désastre ?
L’action pugnace de l’opposition, à elle seule, ne peut tout expliquer ; car, diminuée en nombre au conseil municipal, elle n’a, pas plus qu’avant, accès à certaines informations.
Ce n’est pas la première fois que nos dirigeants municipaux se trouvent confrontés à un problème de trésorerie ; et, d’habitude tout se règle dans le secret du cabinet du maire… A tout problème, il
y une solution financière et une manière, politiquement correcte, de la faire passer…
Cette fois, cela n’a pas marché… Pourquoi ?
Est-ce du à une baisse de l’ingéniosité reconnue en terme de stratégie politique de la garde rapprochée de Serge Godard ? Certainement pas, car on ne devient- pas mauvais en quelques mois, après
avoir été extrêmement efficace pendant des décennies !
Quoiqu’il y ait peut être une piste à creuser de ce coté ; des sources, généralement bien informées, nous affirment que le même cabinet aurait été favorable à une entente avec Alain Laffont entre
les deux tours des municipales, avis que le maire n’aurait pas pu ou voulu suivre … obnubilé qu’il aurait été par son propre score, lequel lui permettait de se passer de toute alliance…
Et, là, on approche des véritables causes de la tragédie que vit actuellement Serge Godard : La guerre interne, à gauche, pour la conquête des pouvoirs … A la mairie, à Clermont Co, au conseil
Général, etc.…
Souvenez-vous de l’affaire Gilles Jean Portejoie, évincé de son poste d’adjoint, du roman feuilleton de la démission du maire, puis de sa reprise en main de la mairie… Souvenez vous des démissions
du PS et des plaintes déposées lors des législatives. Plus près de nous, le scandale de la lutte pour la prise de pouvoir au Conseil Général entre deux clans du PS qui a amené son lot d’exclusions
et de rancœurs (une élue ayant même osé le crime de lèse majesté de présenter, en interne, une candidature, aux municipales, contre le Maire … Elle aurait, parait il, tout lieu de s’en mordre
les doigts, aujourd’hui…); Le remaniement des instances dirigeantes de Clermont Co avec, là aussi, beaucoup d’aigreurs parmi les non appelés de gauche (ne parlons pas de la mise à la trappe des
élus de droite…) ; Le conseil Régional, lui aussi de gauche, placé en embuscade et qui ne se prive pas de jeter de l’huile sur le feu…
Cela fait beaucoup d’ennemis en face de Serge Godard, qui ont presque tous un compte personnel à régler avec le locataire de la place Philippe Marcombes.
La plupart de ces ennemis-jurés de Serge Godard ont, il y a peu, été de ses intimes dans la gestion des affaires communales et à présent ils brûlent de faire tomber leur ancien patron.
La seule chose qui les retient c’est leur propre implication dans ce qu’ils pourraient dénoncer, mais, dans un premier temps, c’est avec jubilation qu’ils se refusent à prêter leur concours aux
montages financiers du patron de Clermont-Co.
C’est comme cela, qu’en étant tout puissant et majoritaire, on oublie de qui on tient son pouvoir et que pour une simple question d’égo, on se prive d’appuis pourtant indispensables pour faire
passer une banale histoire de provision de 10 millions d’Euros … Une goutte d’eau dans les budgets auxquels préside Le maire de Clermont-Ferrand…
Peut être Serge Godard parviendra t’il à sortir du piège ou il s’est fourré… Peut être aussi, le bout de ficelle qu’il a imprudemment laissé s’échapper de son écheveau financier sera-t-il
opportunément et efficacement tiré et alors, nul ne sait quelles en seront les conséquences.
Le pouvoir absolu, les rancœurs accumulées au cours d’un long règne de plus en plus autocratique, le clanisme exacerbé par une guerre de succession annoncée semblent bien être le principal moteur
de ceux qui veulent la peau de Serge Godard.