Le département intervient dans le but de favoriser l’installation et l’exercice de la médecine en zone rurale et s’est ainsi engagé dans différentes actions :
La création de Pôles de soins libéraux et ambulatoires, se basant sur l’expérience que la Manche a acquise en matière de maisons médicales pluridisciplinaires. L’ensemble des acteurs régionaux concernés par l’exercice de la médecine libérale sur les trois départements bas-normands a souhaité coordonner son action. Le but recherché : permettre aux maisons médicales pluridisciplinaires d’être non seulement des projets immobiliers portés par les collectivités, mais également l’occasion d’organiser un projet de santé sur les territoires les plus sensibles. S’étant vue décerner le 1er prix national pour son initiative, le Conseil général a vu plusieurs autres collectivités territoriales s’inspirer de son expérience. Se basant sur la démarche menée en Basse-Normandie et dans la Manche en particulier, le gouvernement Raffarin, dans la loi sur les territoires ruraux, avait déjà donné la possibilité aux collectivités locales de financer la construction de maisons médicales pluridisciplinaires. Lors du Conseil des ministres du 22 octobre 2008, Mme Roselyne Bachelot-Narquin a rappelé la volonté du gouvernement de répondre aux attentes et aux besoins des concitoyens en matière de santé. C’est pourquoi, le gouvernement de François Fillon entend proposer prochainement au parlement des propositions supplémentaires pour améliorer la répartition des médecins sur le territoire et l’accès aux soins de ville.
La mise en réseau des professionnels de santé : création d’un portail sur internet appelé Manche santé, avec l’ARH, la CPAM, les ordres des médecins, des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens. Le département souhaitant poursuivre ses efforts en matière de santé, il a décidé de créer un dispositif de bourses pour les étudiants français et les ressortissants de l’Union européenne désireux d’exercer en médecine dans les domaines suivants : médecine générale, spécialités en médecine. Cette mesure a été votée lors de la session de janvier 2005. Une bourse d’un montant maximum de 34 800 € est ainsi proposée chaque année à 5 étudiants afin que ceux-ci choisissent la Manche comme lieu d’exercice. Ce dispositif qui a obtenu un accueil très favorable du doyen de la faculté de médecine de Caen et du Président de l’Ordre des médecins de la Manche est entré en vigueur à la rentrée universitaire 2005-2006.
Nature des bourses des étudiants en médecine générale et spécialités en médecine
elles sont allouées sous condition d’installation dans le département de la Manche, à l’issue des études
elles concernent les étudiants en Médecine générale ou spécialisée de la 2e à la 6e année, français ou ressortissants de l’Union européenne
Conditions d’attribution
Le nombre de bénéficiaires est limité à 5 par année scolaire, après examen des candidatures par une Commission associant des conseillers généraux, le Doyen de la Faculté de médecine, le Président de l’Ordre départemental des médecins. Les 5 étudiants sélectionnés sont signataires d’une convention où ils s’engagent à exercer la profession dans le département de la Manche durant 10 ans et dans un secteur où les besoins se font ressentir. Si l’étudiant ne poursuit pas sa formation ou ne s’installe pas dans la Manche, il est dans l’obligation de rembourser les sommes versées.
Aujourd’hui… les étudiants en médecine
Cinq bourses ont été attribuées en 2005, 2006, trois en 2007 (cette diminution est due essentiellement à la désaffection des médecins pour la spécialité de médecine générale). A ce jour, les étudiants pour l’essentiel issus des facultés de Caen et de Rouen, poursuivent toujours leurs études. Cette année, à nouveau cinq étudiants vont recevoir cette bourse.
Demain… les étudiants dentistes
Aujourd’hui, le Conseil général souhaite ne pas en rester là et a voté le 3 octobre dernier l’extension du dispositif aux étudiants en odontologie, afin que la politique en matière d’offre de santé soit globale. En septembre dernier une étude réalisée pour le ministère de la santé précisait que la densité médicale variant de 1 à 4 entre le département le mieux doté (Paris : 136 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants) et 35 à 40 praticiens pour les moins bien lotis comme l’Orne ou la Manche. De plus, à court terme, l’étude précise que « l’évolution du nombre de dentistes ne dépend quasiment que des comportements de cessation d’activité des praticiens en exercice ». Ceci signifie que dans 12 ans, en prenant en compte divers facteurs tels que la hausse du numérus clausus, la féminisation de l’activité et l’âge moyen de départ à la retraite, les chirurgiens-dentistes seront 1/3 de moins qu’en 2006. Déjà, cette situation est clairement amorcée dans plusieurs cantons du département (Barenton, Saint-Pois, Juvigny-le-Tertre, Isigny-le-Buat). Mais selon une autre étude réalisée régionalement par l’Union régionale des caisses d’assurance maladie, si la situation ne s’inverse pas ce sont près d’un canton sur deux qui connaîtrait une baisse notable de professionnels en exercice dans moins de huit ans compte tenu des départs à la retraite prévisionnel, le nombre de territoires sans dentistes augmenterait alors de façon très importante.
Le Conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes de la Manche, le syndicat départemental des chirurgiens-dentistes ainsi que le doyen de la faculté de Rennes de cette spécialité ont donné leur accord à un travail similaire à ce qui a déjà été réalisé avec les médecins. C’est pourquoi le dispositif existant sera étendu aux étudiants en odontologie en ajoutant deux bourses aux cinq existantes. Ces deux bourses sont d’un montant de 34 800 € maximum et seront versées de la 2e à la 6e année incluse à raison de 580 € par mois.