50 ans de sprint social

Pour se réjouir pleinement de la victoire - historique - du désormais “Mister Président Obama”, il n’est pas inutile de se rappeler d’où viennent les EU.

1955: Rosa Parks refuse de céder sa place à un blanc dans un bus probablement non conditionné à Montgomery, une riante cité bien comme il faut de l’Alabama. Il serait caricatural de vouloir stigmatiser ce lieu comme représentatif d’une amérique blanche un peu portée sur le port de la cagoule pointue, mais force est de constater que le sweet home de la chanson n’a rien de particulièrement avenant pour les personnes à pigmentation prononcée.

Le rédacteur de l’article sur Wikipédia rappelle ainsi que l’école que fréquenta R.Parks fût brûlée à deux reprises par les engagoulés. C’est du folklore assez habituel qui nourrira notamment les scénaristes de Mississippi Burning.

Et pourtant tout va basculer.

L’année suivante, le 13 novembre 1956, la cour suprême déclare les lois ségrégationnistes inconstitutionnelles. L’histoire est en marche, au pas de course même, sur les traces de Jackie Robinson qui avait ouvert la voie de la résistance et sur celles de Shirley Chisholm ou Jessie Jackson, candidats noirs à primaire démocrate.

Alors aujourd’hui Barack Hussein Obama II, 44ème président des EU porte une responsabilité lourde du poids de l’histoire de ce demi-siècle de lutte. A l’aube de cette aire sociale et politique nouvelle, il faudra à Obama toute sa constance et sa maitrîse pour ne pas être uniquement le premier président noir des EU.

C’est en dépassant ce statut d’icône communautaire, en allant au delà de la légitime fierté d’un peuple blessé dont il serait facile de comprendre l’esprit de revanche, en transcendant la couleur de ceux qui l’on porté au bureau ovale, qu’il deviendra un grand président.

L’espoir soulevé par cette élection est aussi grand que la déception sera immense si le soufflet retombe.

Can he be a great président? Yes he can.

Pour les lecteurs du Figaro par contre, la perspective d’un renoi président ça fait toujours un peu peur..Il y a une petite odeur de Mississippi dans certains beaux quartiers..

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