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Vendée Globe : «Pas une balade autour du monde»

Publié le 06 novembre 2008 par Bordeaux7
Sauf miracle des mers du Sud, on ne devrait pas le voir revenir aux Sables-d’Olonne avant deux mois et demi. Seul skipper installé en Gironde engagé dans la 6e édition du Vendée Globe qui s’élance dimanche, Arnaud Boissières (AKENA Vérandas), «Cali» dans le métier, n’entend toutefois pas faire de la figuration pour sa première participation à la mythique course en solitaire, sans escale et sans assistance, autour du monde.
Arnaud BoissièresBenoit Stichelbaut.jpg
A quoi ressemblent les derniers jours à terre d’un concurrent du Vendée Globe ?
J’ai fait une petite sortie en début de semaine pour faire profiter du bateau aux amis et aux sponsors. ça reste du plaisir car c’est pas mal aussi de se changer les esprits avant la solitude. La semaine dernière, je suis retourné trois jours chez moi, sur le Bassin d’Arcachon, c’était bien sympa. Là-bas, c’est mon petit hâvre de paix. J’essaie également de faire pas mal de sport. En ce qui concerne la course, je suis actuellement surtout axé sur la météo.
Quels sont vos objectifs dans cette édition au plateau particulièrement relevé ?

Il y a une quinzaine de bateaux neufs, c’est vrai. L’avantage du mien (voir encadré), c’est qu’il est déjà fiabilisé. On forme un beau couple. Je pense avoir les moyens d’arriver dans les dix, quinze premiers s’il n’y a pas de casse. Mais ça sera plus dur pour moi. Je tiens également à faire mieux que les 93 jours que le bateau a réalisés il y a quatre ans.
Michel Desjoyeaux, vainqueur de l’épreuve en 2000, distingue trois catégories de concurrents : les favoris, les outsiders et les «coubertinistes», ceux qui seraient seulement là pour participer. Vous classez-vous parmi eux ?
Cette année, j’ai fini septième de l’Artemis Transat où Michel Desjoyeaux a abandonné... Attention, je ne dis pas que je vais lutter pour la victoire, je me sens plus dans la peau d’un challenger. J’ai dépensé beaucoup d’énergie et de temps pour en arriver là. Je ne pars pas pour faire une balade autour du monde.
Comment se lance-t-on dans un tel projet ?
C’est parti de la Mini Transat en 1999, ma première expérience au large en solitaire. J’avais trouvé ça génial et j’ai eu envie de boucler un projet de Vendée Globe. Pour trouver un bateau et un financement, j’ai rencontré par hasard Christophe Chabot, le PDG d’AKENA, avec qui c’est allé très vite.
Est-ce que vous êtes en train de concrétiser un rêve d’enfant, de vivre une expérience professionnelle ou de préparer un objectif de victoire à long terme ?
En 1989, pour le premier Vendée Globe, quand je voyais les Jean-François Coste sur Cacharel et les Titouan Lamazou, je me disais : «Ils sont fous furieux !» Maintenant, la course dispose de plus de moyens et la sécurité est renforcée. Mais le Vendée Globe reste le Graal de la course en solitaire au large. J’ai déjà fait 17 transatlantiques, ça n’a rien à voir. Au niveau médiatique, c’est impressionnant. Prenez Michel Desjoyeaux : au moment de sa victoire, il disait que c’était son dernier Vendée Globe... Une fois qu’on y a goûté...
Quels sont votre principale crainte et le moment que vous attendez le plus ?
En fait, c’est la même chose, c’est-à-dire que ce sont mes craintes que j’attends le plus ! Ce sont les mers du Sud qui sont difficiles, avec une lumière grise, des icebergs, etc. La course en solitaire, c’est beaucoup de galères les trois quarts du temps. On a froid, on est humide, on se demande parfois ce qu’on fout là. Le reste, c’est du bonheur. Et une fois à terre, j’ai déjà envie d’y retourner.
Propos recueillis par Guillaume Balout

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