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L’actualité belge est à l’image du pays, sans beaucoup d’intérêt

Publié le 09 novembre 2008 par François Collette

Cela fait un long bail que je ne vous parle plus de la Belgique, mon pays natal. La raison est que rien de bien passionnant ne se passe actuellement au niveau politique puisque les francophones sont arrivés à leurs fins – toute provisoires – en parvenant à faire encommissionner les problèmes linguistiques pour quelques mois. La « bête » va donc somnoler gentiment jusqu’au printemps où les importantissimes élections régionales vont raviver les tentions nord-sud et gauche-droite. Un peu de patience donc avant la reprise de l’ubuesque Stratego qui fait ricaner la planète.

Dans ce climat de torpeur politique qui enveloppe doucement le pays, les médias du royaume cherchent désespérément à susciter un minimum d’intérêt chez les zappeurs de l’info belgo-belge. Après avoir monté en épingle quelques petites affaires à caractère plus ou moins scandaleux tenant plus du ragot que de l’info, les voilà avec deux nouvelles croustillantes qui permettront au citoyen de jaser tant et plus. Susciter le débat, sérieux ou à bon marché, n’est-ce pas le bur recherché par les médias ?

La première des « Une » concerne l’épouse - « la femme » dit-on plus simplement dans la dépêche de l’agence Belga reprise in extenso par toute la presse francophone - du ministre libéral (flamand) des Affaires Etrangères Karel De Gucht, un personnage politique souvent contesté au nord comme au sud du pays. Rendez-vous compte : la dame, magistrate de son état, a vendu 2.000 actions Fortis à 5 et quelques centimes d’euro (soit un peu moins de 11.000 euros) quelques heures seulement avant que le gouvernement fédéral (auquel fait partie « son homme ») ne démantèle le groupe financier. Délit d’initié ! Sûr et certain ! Ah oui, là, y a pas photo, les gars. Dé-li-di-ni-tié ! C’est la femme du ministre, non ? Le peuple a jugé avant même que l’enquête judiciaire (diligentée avec des pieds de plomb) soit mise en route. Inutile d’en dire plus sauf que les responsables politiques de tous bords – ou presque – ont gardé les pieds sur terre, ce qui pour certains est évidemment très louche. La démagogie n’est pas loin.

Deuxième affaire : la SNCB, Société Nationale des Chemins de fer Belges (le dernier mot est facultatif car il sera bientôt obsolète), service public en permanence sous la critique des usagers. Un député libéral flamand s’est subitement (hihihi) rendu compte que cette institution étatique encore nationale sucrait les syndicats depuis des années pour avoir la paix sociale. Près de huit millions d’euros seraient ainsi octroyés annuellement aux deux « grands » syndicats socialo et catho (3,8 millions chacun) et quelques grosses miettes aux deux plus petits pour qu’ils “restent compréhensifs et fair-play” (en clair, qu’ils ferment leur gueule), ce qu’ils ne sont pas toujours évidemment bien sûr et à juste titre. C’est assurément une belle somme et chacun peut avoir son opinion sur la chose mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat (en Belgique) car le copinage de l’Etat et des grandes entreprises avec les syndicats est bien connu de tout le monde. Lors d’un précédent billet sur le syndicalisme belge (En Belgique aussi, patronat + syndicats = accointances), j’évoquais la puissance des syndicats belges et leur reconnaissance en tant que partenaires face à l’Etat et au patronat.

Voilà, en gros, ce qui fait le quotidien des Belges en matière d’infos et de fun. Un peu frustrant, non ? Ou sont les Sarkozy, les zombies éléphants du PS, les Le Clézio, le Beaujolais nouveau, les grandes expositions Picasso, le Vendée Globe, le XV de France, les Bleus, le patriotisme, l’amour de la Nation, la Starac ? Et Jean passe j’en passe …

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