Santos, mais que fait la police ?

Un réquisitoire sans pitié, une honte pour le football moderne. Indigné, choqué par le procureur de la république espagnole qui a requis huit ans de prison ferme contre un supporter marseillais, en l'occurrence Santos Mirasierra, après les échauffourées lors de la rencontre entre l'Atlético de Madrid et l'Olympique de Marseille dans le Stade Vicente Calderon. Quand la police s'invite au stade, les débordements ne sont jamais loin. Si Bernard Laporte et Nicolas Sarkozy sont capables de réagir après des sifflets sur la Marseillaise lors d'un France-Tunisie, ces derniers se montrent bien passifs sur ce dossier. Voilà une injustice criante qui me fait dépasser le stade du strict supporter parisien pour voler au secours d'un supporter olympien. "Aux armes, nous sommes les policiers et nous allons taper...", voilà comment pourrait-on résumer la situation dans la tribune réservée aux supporters marseillais lors de l'affrontement entre l'Atlético de Madrid et l'Olympique de Marseille en Ligue des Champions, le 1er octobre dernier. Alors que les supporters phocéens déploient une banderole avec une tête de mort dans les tribunes, la Guarda Civil fait irruption pour taper sur tout ce qui bouge. Si Santos Mirasierra, le franco-espagnol, tente d'abord de parlementer, celui-ci est ensuite obligé de se défendre sous les coups des matraques espagnoles.
Quand la police s'invite au stade...
Adeptes du beau jeu sur le rectangle vert avec la Furia Roja, l'Espagne et sa Police sont plutôt adeptes des tacles par derrière et des coups sous la ceinture dans les travées des enceintes. Et même les vidéos ne changent rien. En attendant, voilà bientôt 7 semaines que Santos Mirasierra est derrière les barreaux dans la capitale espagnole. Simplement scandaleux au regard de ce qui s'est vraiment passé. 7 semaines à vivre en prison et peut-être ses 8 prochaines années également, étant donné que le procureur espagnol a requis 8 ans de prison ferme à l'encontre du supporter marseillais incriminé pour désordre public et atteinte à l'autorité.
Quand la Police s'invite au Stade, la fête n'est jamais très loin d'être gâchée. L'UEFA a eu beau sanctionner l'Atlético de Madrid après-coup, aucun membre de la justice espagnole ne semble surpris par de telles mesures alors que, selon eux, les supporters marseillais sont responsables des débordements. Si Bernard Laporte ou Nicolas Sarkozy semblent très proches du foot quand la Marseillaise se fait siffler au Stade de France, aucun membre du gouvernement n'est monté au créneau contre cette injustice totale. Silence total de la part d'un gouvernement qui prône la tolérance zéro et incite au calme dans les tribunes.
L'injustice au coeur du football
Cette affaire me fait froid dans le dos et me rappelle une autre histoire vécue par un de mes amis, cette fois-ci en France. Un soir de match au Parc des Princes dans les années 90, une rencontre au sommet entre le PSG et l'Olympique de Marseille. Des heurts éclatent entre supporters à la fin d'une rencontre. Un supporter parisien descend de sa tribune et regagne sa voiture à pied après la défaite de son équipe. Alors que les supporters de la tribune Boulogne s'en prennent aux forces de l'ordre, ces derniers chargent et le supporter parisien se retrouve entre deux feux et se fait également embarquer par la police avec les supporters de la tribune Boulogne. Charger oui, trier non ! Il n'a rien à voir avec l'histoire, et pourtant, déféré au Parquet, il écopera de six mois de prison avec sursis et de cinq ans d'interdiction de stade pour être arrivé à la mauvaise place au mauvais moment. Un innocent inculpé. C'était un de mes amis, même pas un acharné de football. Il était invité, il a fini derrière les barreaux avant de recevoir une épée de damoclès avec ces six mois de sursis.
Pour Santos, supporter et amoureux de l'OM, c'est encore pire. Si l'histoire précédente prouve évidemment que l'on peut être innocent et inculpé, rien ne dit aujourd'hui qu'il en sera autrement pour Santos. Il pourrait bien prendre 8 ans de prison ferme pour avoir parlementé et s'être défendu sous les coups. Il n'y a vraiment pas de justice... Y'en a-t-il déjà eu une d'ailleurs ? En attendant, je me demande juste ce qui peut nous tomber dessus en allant au stade pour assister à une rencontre pour le plaisir. Si les politiques français ne font rien, je sifflerais la Marseillaise le 19 novembre prochain en me rendant au Stade de France pour voir les Bleus affronter l'Uruguay. M. Sarkozy veut régenter le football ? Alors qu'il commence à mettre son nez dans cette histoire pour offrir la vérité et sauver un supporter qui était au mauvais endroit au mauvais moment. Patrie des droits de l'Homme, la France a son mot à dire.