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Les trente concurrents du Vendée globe à la voile sans escale et sans aide extérieure ont quitté Port-Olonna, ce dimanche, escortés par une flotille d'embarcations bien encombrantes. A écouter les spécialistes de la voile, j'ai entendu des propos extraordinaires. Le débat portait sur régate ou aventure ? Régate tant les bateaux bénéficient tous des derniers perfectionnements, tant les marins sont devenus polyvalents, météorologues, bricoleurs, informaticiens, tant ils doivent faire confiance à leur pilote automatique qui tombe tout de même en panne de temps en temps…
Aventure parce qu'il faut imaginer la vie, seul(e) sur son embarcation, au milieu des tempêtes et des flots déchaînés des mers du sud. Je ne suis pas un spécialiste de la voile, le seul bateau que j'ai jamais acheté c'est un corsaire qu'un ami s'empressa de mettre à la mer sur laquelle je perds pied et équilibre. Mais je ne peux m'empêcher de ressentir une vraie admiration pour ces hommes et ces femmes qui n'ont pas seulement la technique ou la technologie à dominer. Ils et elles doivent également faire preuve d'une force mentale exceptionnelle. La solitude n'est pas un vain mot face aux dangers et à la mise en danger personnelle que représente ce tour du monde. Seul(e) pour affronter les éléments, seul(e) pour cette circumnavigation qui va durer presque trois mois…pour les meilleur(e)s.
C'est si vrai que deux concurrents ont été contraints, dès hier, de regagner Les Sables d'Olonne, l'un pour un problème électrique, l'autre pour avoir heurté un bateau de pêche. Les billes de bois, les cargos, les containers, les mammifères marins, les icebergs (gros et petits) la mer est grande, profonde mais le risque est partout, jour et nuit, sous le soleil ou dans les vagues hautes de plusieurs mètres.
Alors, ma philosophie est faite. Ce Vendée globe est une course exceptionnelle et ses concurrents sont eux-mêmes d'exception.