En route « vert » ses pneus d’hiver!

Ce texte a été écrit par Edith Landry-Michaud, collaboratrice de Cascades Groupe Tissu.

Tiens! Quelque chose que je n’avais pas vu depuis longtemps ce matin…Du givre sur mon pare-brise! L’automne ne fait que commencer et voilà déjà l’hiver qui s’invite chez nous. Quelques flocons commencent à poindre le matin, les flaques d’eau se transforment peu à peu en patinoires miniatures et la chaufferette de ma voiture me crache continuellement son souffle chaud au visage, ce qui me fait penser qu’il serait temps d’installer mes pneus d’hiver.

Cette nécessité au Québec pour affronter les routes hivernales me tracasse particulièrement. Chaque année, près de 8 millions d’ÉPA (Équivalents de Pneus Automobiles) hors d’usage sont générés sans compter ceux qui sont entreposés depuis belles lurettes sur des sites extérieurs spécifiques. Composés de pétrole, les pneus usagés représentent un lourd fardeau pour l’environnement. Enfouis, ils prennent des centaines d’années avant de se décomposer et incinérés, ils produisent des composés bioaccumulables (qui ne se décomposent pas) se retrouvant autant dans l’air que dans les cendres résultantes. Entreposés en plein air, ils sont un pollueur visuel et un contaminant majeur en cas d’incendie. De plus, les risques de propagation de maladies telles le virus du Nil augmentent puisque les moustiques privilégient les milieux d’eau stagnante (comme on peut le retrouver dans les pneus) pour se reproduire. Que doit-on en  faire alors?

Depuis 2002, Le Programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d’usage instauré par RECYC-QUÉBEC privilégie 3 méthodes qui ont pour mission de donner une seconde vie aux pneus et de vider les lieux d’entreposage. D’abord, le remoulage consiste à réutiliser un pneu désuet en le recouvrant d’une couche de caoutchouc qui sera cuite par la suite. Un seul pneu remoulé permet d’économiser 18 litres de pétrole brut.

Le recyclage quant à lui consiste à séparer les fibres de métal du caoutchouc qui sera ensuite découpé en copeaux et transformé en « poudrette ». Utilisée dans la fabrication de plusieurs biens de consommation, elle entre notamment dans la composition de tuiles de revêtement de sol, de tapis pour les centres sportifs, de garde boue et de bottes de ski. Puis, la récupération énergétique utilise les pneus comme combustible. Brûlés dans des fours à combustion complète* qui contrôlent l’émission de gaz, ils ne produisent pas plus d’émanations que les combustibles fossiles et évitent d’extraire le pétrole à son état pur.

Depuis 15 ans, 70 millions de pneus ont servi autrement en étant récupérés. Au Québec, on trouve 9 800 points de récupération qui sont généralement des détaillants ou des garagistes, inscrits au programme, répartis à travers la province. Informez-vous auprès de votre garagiste ou détaillant afin de connaître ce qu’ils en font et inciter les à adhérer au programme! Et puis, transformés en bottes de skis dernier cri, vos vieux penus vous permettront de profitez des joies hivernales qui approchent!

*ces fours brûlent les particules de caoutchouc et les contaminants généralement rejetés dans l’air.

Sources :

TECHNO PNEU INC. 2008. http://www.technopneu.com

RECYC-QUÉBEC. Décembre 2008. «Les pneus hors d’usage ». http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/Upload/Publications/Fiche-pneus.pdf

C.A.T.R.A. 2008. « Le recyclage des pneus au Canada ».  http://www.catraonline.ca/