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Nathalie RHEIMS – Le chemin des sortilèges

Publié le 11 novembre 2008 par Castor

9782756101392.jpgNathalie RHEIMS – Le chemin des sortilèges
Un train ralentit et le narrateur s’en extrait. Elle veut retrouver un homme qu’elle n’a pas vu depuis dix ans, retiré, ne voulant plus voir personne. Le reste de l’histoire apparait par petites touches, à l’occasion d’un dialogue entre les deux personnages principaux. L’auteur suggère d’avantage qu’elle ne dit. Qui est cet homme prénommé Rolland ? Qui est cette narratrice ? Que sont-ils l’un pour l’autre ? On apprend que Rolland a connu sa mère quelques années plus tôt. Que s’est-il passé ensuite ?
Elle s’installe dans une maison mystérieuse où son hôte entreprend de l’aider à retrouver son passé. Pour cela, chaque jour, il lui propose de parcourir un conte, de ceux que l’on nous lit le soir durant notre jeunesse, Cendrillon, la petite sirène, le petit poucet…
Le récit se perd, se déforme, devient flou à l’image de sa narratrice, entre rêve (ou cauchemars) et réalité, passé et présent. On finit par perdre ses repaires, à envisager le rêve comme une trame narrative parallèle, à sortir du cadre comme l’on pourrait le faire lorsque l’on regarde un film de David Lynch. La dimension philosophique des contes apparaît alors et l’on se surprend à les déchiffrer, à les envisager avec de nouveaux yeux, ceux des adultes que nous sommes devenus.
Ces contes qui semblaient innocents se révèlent ici plein d’enseignements : les sept nains que Blanche-Neige abandonne pour le prince charmant ne sont-ils pas les sept aspects de l’homme qu’elle rejoint ? N’incarnent-ils pas « ce que l’humanité peut avoir d’aimable » ? La narratrice retrouve à la lecture de ces contes « la même exaltation enfantine, cette peur au fond de laquelle on aime se blottir, là où la terreur se mêle au rire ».
Sans didactisme, on suit le parcours psychanalytique sinueux imaginé par Rolland. Mais toutes les clefs de ce récit initiatique ne sont pas transmises et c’est à chaque lecteur de trouver « la pièce manquante du puzzle », de démêler l’écheveau du récit pour atteindre une fin surprenante, percer un secret qui ne prend forme qu’aux toutes dernières pages.
Extrait :
C’était la petite marchande d’allumettes. Depuis qu’Angèle me l’avait lu, le jour de mes huit ans, ce conte était mon préféré. Je ne me lassais pas de l’entendre. Chaque fois, cette histoire me replongeait dans une tristesse familière. Sans savoir pourquoi, je m’étais identifié à cette petite fille errant dans un monde hostile, j’avais pris sa place.
Lorsque enfant, on me posait des questions sur mes parents, ma famille, je pensais à son histoire. Pourquoi étais-je née dans cet univers factice ? J’étais sûre qu’à ma naissance, on m’avait échangée contre une autre. J’aurais dû être comme elle. Ne âs appartenir à ce monde qui m’effrayait.

Bande annonce du livre:

Le chemin des sortilèges de Nathalie Rheims
envoyé par leoscheer_tv

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