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La cérémonie du 11 novembre s'est déroulée ce matin devant le monument aux morts de la guerre de 1870 sur le square Albert Premier. Jean-Pierre Duvéré était évidemment aux commandes, comme il le fait chaque fois avec sobriété et efficacité. Pourquoi évoquer cette cérémonie qui n'avait rien d'exceptionnelle sauf qu'il s'agit tout de même du 90e anniversaire de l'armistice qui a mis fin à cinq années de guerre mondiale au cours de laquelle des millions de Français, Anglais, Allemands…sont morts ou ont été blessés gravement. Les « gueules cassées »hantent encore la mémoire des familles de survivants.
Nicolas Sarkozy a voulu se rendre à Douamont et non à l'Arc de triomphe. En présence des représentants des nations combattantes, en plus d'un message européen, et après avoir rendu hommage à tous les combattants français et étrangers de ce conflit mondial, le président a évoqué le sort des fusillés pour désertion ou mutinerie : "Je penserai à ces hommes dont on avait trop exigé, qu'on avait trop exposés, que parfois des fautes de commandement avaient envoyés au massacre, à ces hommes qui n'ont plus eu la force de se battre".
"Cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse. Mais 90 ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de notre Nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches mais que simplement ils étaient allés jusqu'à l'extrême limite de leurs forces". Auparavant, il avait souligné la nécessité d'"honorer tous les morts, sans exception".
675 soldats ont été fusillés sous l'uniforme français pendant la Grande Guerre pour désertion, mutinerie, refus d'obéissance ou crimes de droit commun.