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Mardi 28 et mercredi 29 octobre 2008, retour à Grenade

Publié le 11 novembre 2008 par Memoiredeurope @echternach

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Nous avions décidé de tenir la première de quatre réunions de stratégie qui devraient renforcer la visibilité touristique du programme des itinéraires culturels à Grenade. Les autres se tiendront à Tours, Fidenza et Castelvetrano.

Finalement cela fait très peu de temps que je suis venu à Grenade. J’avais raconté un peu en détail les parcours de l’Olivier dans la Province de Jaen, la Route du Califat, la Route de Washington Irving et le plaisir d’une matinée dans l’Albaicin.

Cette fois le motif était sans doute plus officiel, avec une conférence de presse pour ponctuer le tout.Et je me rends compte que je n’ai finalement pris que très peu de photographies car je devais aussi penser à l’ensemble des décisions dont j’avais besoin, tandis qu’au Luxembourg, la préparation d’un document de présentation pour le Salon International du Patrimoine demandait également une attention à distance.Mais il était un peu inévitable de revenir visiter l’Alhambra avec Daniel Grammatico, ou de reprendre la route de Priego de Cordoba et surtout de visiter en avant première l’exposition consacrée à la science au temps d’Al-Andalus qui sera inaugurée le 3 novembre.

Il s’agit là de quatre mille mètres de présentation qui donneront une idée de l’étendue de l’apport scientifique du monde arabe à l’Europe en remplaçant l’exposition qui existe déjà. 

Dans un de ses discours académiques, Florence Delay parle de convivance en rappelant qu’il a connu quelques difficultés à pénétrer dans le dictionnaire de l’Académie, mais que son origine espagnole « la convivencia » porte justement sur l’époque d’Al-Andalus.  

« Il serait bien sûr aberrant de plaquer sur l’Espagne des trois religions le mot qui nous occupe aujourd’hui » poursuit-elle « mais il le serait tout autant de nier qu’une harmonie exista en certaines périodes, en certains lieux, souvent par la grâce de certains hommes. Individus parfois plus forts que les masses, créant des accords, des échanges, des utopies, des souvenirs, si fertiles que le présent en garde encore la trace. Anonymes auteurs du Romancero. Politiques éclairés comme l’émir Abd al-Rahman III, premier calife de Cordoue, ou le roi Alphonse X el Sabio, sage ou savant, c’est le même mot. Génies multiples et inquiets comme Ibn Hazm, auteur du Collier de lacolombe, que l’on a décrit « comme un maillon maure de la chaîne qui va de Sénèque à Unamuno », ou comme le philosophe du Guide des égarés, le grand Maimonide.Grâce à la convivance eut lieu le plus extraordinaire rendez-vous du Moyen Âge : le rendez-vous entre l’Orient et l’Occident. C’est à Tolède, barbare sous les Wisigoths puis musulmane, juive et chrétienne, qu’on situe idéalement la rencontre entre les sciences des Grecs recueillies par Al-Andalus – méthématiques, astronomie, chimie, médecine, géographie – « sciences des Anciens » disaient les Arabes, et la pensée judéo-chrétienne.A Tolède, un Bourguignon, l’archevêque Raymond de Salvetat, créa la plus fameuse école de traduction. Le processus que les documents mettent en lumière était le suivant : un juif de langue castillane versé en arabe traduisait en roman le texte original et un clerc se chargeait ensuite de le mettre en latin. La science chrétienne par ce biais eut connaissance d’Aristote. Nombreuses furent aussi les traductions simultanées en latin et en hébreu. De ces contacts, de ces lectures les uns des autres naquirent les œuvres fondatrices. Sans Tolède, prise ici comme symbole, les œuvres d’Averroès, de Mailonide, de saint Thomas, qui avec des solutions différentes posèrent les mêmes problèmes fondamentaux (rapports de la foi et de la raison, preuves de l’existence de Dieu, nominalisme et réalisme, etc) n’auraient pas atteint le même degré de maturité. »

Cela rejoint il me semble les préoccupation de Madame Nanchen.

Photographies : Balcon de Priego de Cordoba, Inauguration du Pavillon d’Al-Andalus et la Science par Jeronimo Paez Lopez, directeur de la Fondation Al-Andalus (en rouge) et Ernesto Paramo, directeur du Parc de la Science de Grenade, visite de la future exposition par les représentants des itinéraires culturels  


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